SAINT MARTIN DE BREHAL de Véronique Monsigny
Je sais un petit bourg pas très loin de Grandville
Où ensembles travaillaient les pécheurs et bergers
Ils y vivaient heureux, ils y vivaient tranquilles
A l’abri de cette aire de déserts ombragés
La mer avait conquis le droit à la prairie
Tandis que les moutons paissaient dans les salines
Et les bateaux goutaient loin des flots en furie
Un repos mérité dans les herbes câlines
Le vent était le Maître de ce pays d’hommes rudes
Qui ne prenaient la mer que par nécessité
Les oiseaux et les bêtes avaient leurs habitudes
Que ne perturbait point le retour de l’été
Aujourd’hui des chevaux ont rejoint les moutons
Et des bateaux à voile voguent à l’horizon
Les hommes se protègent en mettant du béton
Entre la mer et eux, isolent leurs maisons.
Mais si vous revenez à l’arrière saison
Vous verrez la nature y reprendre ses droits
La mer revient enfin pour saler la toison
De l’ovin qui du lieu, enfin redevient roi
Une nostalgie compréhensible. Le développement durable dont on parle tant est semblable à “l’arlésienne” qu’on ne risque pas de voir malgré tous les discours…
Merci, Véro, pour ce généreux partage !