C’est le gai rire du luron
Qui annihile les « Jurons ! »,
Râles d’Idéal des Raisons.
Guérir est-ce par dérision ?
Observe ! : cette mule
S’efforce et gesticule,
Se frustre, ridicule !
Sa raison sans recul
Dessert ce qu’elle adule.
« Esprit poussif» rit paon,
Gausse l’oie, basse-cour
À plume veule et court
Crâne. Ricanements.
Faisant gros œil, d’orgueil,
L’âne, battu d’un trait
Bas, s’effondre et se tait :
L’écueil est son cercueil.
Jouer une partition
N’est pas exécution.
L’humour rend la Raison
Vertueuse attraction.
Le mulet facétieux
Se rit des élogieux,
Fait fi des détracteurs,
Mais accepte une erreur
Comme un amusement
Simple divertissant.
La blessure est minime
Aucune grise mine.
À la prochaine embûche,
Jamais il ne trébuche,
Élève sa Raison
À d’hospices frontons.
C’est le gai rire du luron :
Guérir par autodérision.
©Nguyen
Ah oui, l’autodérision permet de ne jamais se prendre au sérieux et l’humour en général est un amortisseur salutaire. Bien vu! j’aime aussi la musique de votre poème rieur. Merci de ce partage.
Dans notre monde où l’invective passe pour de l’humour, l’autodérision est le seul rire sain car se moquer de soi est toujours salutaire… c’est le premier pas vers une certaine sagesse pour ne pas dire une sagesse certaine. Bravo et merci pour ce texte alerte et qui, sous son esthétique, cache une vraie maîtrise technique.