Par les airs, il s’en va,
Et moi je reste là
Bien sûr désemparée,
Mais presque soulagée…
Je prendrai mes aises,
Mes tensions s’apaisent,
En un tour d’horizon,
J’ai mon contre-poison.
Gérant, exagérant,
Tout m’est indifférent,
Autre que mon bien-être,
Pour me reconnaître.
Mon ilot retrouvé,
La bruyante avenue
A même disparu.
Mes pas dérisoires
Vident ma mémoire
Quelques mètres carrés
Me suffisent à barrer.
Ma pirogue file,
Où le temps s’effile,
Jours additionnés
Font combien de journées ?
Nul ne peut le dire
Et le temps s’étire
Navigue mon esprit
Tu as payé le prix.
La sonnerie tinte,
Faisant une empreinte,
Ma pirogue prend l’eau,
Plongeant, je dis “Allo”.
Mauvaise nouvelle
Et à tire d’aile
Fond sur moi tout le poids
Du difficile choix.
Cortèges de peines
La malchance est reine,
Même dans l’espace
S’imprègnent nos traces.
Elle nous a retrouvés
Et sa serpe levée
Nous fait courber le dos,
Comme sous un fardeau,
Et s’enchaînent les chaînes
Oh coeur ! tu nous saignes,
Est-ce à blanc et noir
D’où naît le désespoir ?
Coupable misère
Sur moi tu transfères
Tes griffes acérées
Pour mieux m’incarcérer !
Je réprime ma peur,
La porte de mon coeur
Est toujours ouverte,
Est-ce pour ma perte ?
La bruyante avenue
©S Gibert
Difficile d’échapper au bruit de l’avenue, même enterrés dans notre terrier, il nous rattrape.