PRETE-MOI TES YEUX
Un malheureux matin,
Mes yeux se sont voilés
Par un épais brouillard !
Ce n’était pas la couleur du ciel.
Au fond de mon regard,
La lumiière s’est éteinte à pas feutrés !
Comme le jour,
Laissant place à la nuit étoilée.
Tu ne vois dans mes yeux,
Que peur et douleur. L’écume débordant
De mes yeux, comme la mer déchaînée,
En colère sans crier gare !
Tu me rassures tendrement.
Apaisée, mes larmes
Disparaissent, comme la mer,
Qui se retire à marée basse !
Prête-moi tes yeux !
Sans me lacher la main.
Fais-moi renaître le goût de vivre
Comme par le passé des jours heureux.
Tes paroles, raniment ma vie
Tout est plus clair dans mon esprit.
Aujourd’hui, ce monde opaque
Gâche ma vie !
Chaque pas, chaque mot écrit, lu,
Sont comme des montagnes
Que je gravis à main nue !
Mon seul espoir,
Revivre,
Tout ce qui illuminait et égayait ma vie.
La nostalgie du passé m’envahit.
Comme une vidéo, les scènes défilent
Avec un pincement au coeur !
Devoir tout réorganiser,
Changer mes habitudes.
J’entends ta voix,
Te touche, mais un nuage
Nous sépare !
Tes yeux si bleus,
Me berçaient comme un voilier
Sur l’océan, les jours de pluie
Sur mon visage !
Rassurée, d’entendre battre ton coeur
Près du mien.
Autrefois, les yeux dans les yeux,
Tu m’offrais chaque jour
Le bonheur qui donnait un sens à ma vie
Et faisait vibrer mon coeur
De vivre dans la joie et la bonne humeur.
Si ton coeur reste près du mien,
Sans jamais me lacher la main
Le bonheur sera toujours notre.
Prête-moi tes yeux !
Revoir,
le vol des oiseaux depuis la fenêtre,
Picorés le pain dans le jardin.
Les paysages d’arbres et de fleurs
Aux couleurs et aux senteurs
Subtiles du bonheur.
Prête-moi tes yeux !
Revoir,
Le printemps, dans toute sa splandeur.
Comme un arc-en-ciel de fleurs,
Sortant de terre !
Sentir le vent sur mon visage,
Développant mes sens
Aux multiples senteurs des fleurs,
Reconnaître le parfum de chacune d’elle
Et le chant des oiseaux.
Prête-moi tes yeux !
Mes souvenirs se réveillent
Même dans mon sommeil.
Revoir,
L’horizon sous le ciel bleu,
Accompagné de son fidèle compagnon
Notre ami, ce grand soleil.
Sentir sa chaleur sans m’éblouir les yeux,
Comme pour me dire :
«Je suis toujours là» !
Prête-moi tes yeux !
Revivre,
Le passé, au présent.
Les balades au clair de lune
Nus-pieds sur le sable,
Respirer l’air du temps.
Laisser venir les mouettes,
Sentir leur bec dans le creux de la main
Pour quelques miettes de pain.
Revoir,
Les couleurs flamboyantes
Du coucher du soleil,
Reflétant sur l’océan
Comme un écrin
D’or et de rubis, flottant au fil de l’eau !
Prête-moi tes yeux !
Revoir,
Les étoiles dans les cieux
Comme une rivière de diamants
Au firmament !
La lune, quant à elle, dans son large sourire !
Comme pour nous dire :
«Tout est à moi»!
Seuls, les reflets qui brillent
Dans nos yeux, « c’est cadeau » !
Hier, les couleurs de la terre, illuminaient ma vie
Et l’esprit. Mon coeur battait au rythme
De ses humeurs changeantes.
Aujourd’hui, des nuages gris
Recouvrent ma vie d’incertitudes,
Et font battre mon coeur
D’angoisses et de peur.
Mesurant le temps à chaque instant.
Emmurée dans l’épais brouillard !
Seul, mon esprit voyage !
La pénombre me prive
De toutes les merveilles
Et de mes loisirs aussi.
Pour combien de temps encore ?
Comme le rideau fermé
D’une scène de théâtre.
J’attends chaque jour
Qu’il s’ouvre à nouveau !
Seuls, tes yeux
Me conduiront
Sur le seuil de mes premiers pas,
Redécouvrir le monde !
Prête-moi tes yeux !
Sans jamais me lacher la main.
Ton aide si précieuse
Comme la prunelle de tes yeux,
Eclairera chacun de mes pas !
J’apprendrai avec le temps,
Effacer mes peurs et mes tourments.
Ne me lache pas la main.
Conduis-moi, vers la lumière,
Celle, qui a toujours éclairé notre amour.
Que votre esprit voyage encore longtemps a travers vos souvenirs
qui nous apportent de bien beaux mots.
Votre corps fatigués nous amènent , les couleurs de votre âme
elles n’ont jamais étés aussi belles, rassurés vous..
De bien jolis mots, avec beaucoup de pudeur.
Baisers douceur;
Anne
Je me fais le relais de notre amie Sacha qui m’a demandé de publier son poème car malheureusement son état de santé ne lui permet plus d’écrire dans de bonnes conditions.
Aussi, elle m’a demandé de remercier toutes les personnes qui laissent un commentaire sur son poème et je me fais une joie de la faire ici par cet intermédiaire.
Merci à tous !
Alain
Il arrive qu’en regardant avec la lumière du coeur, on intercepte et on voit ce que l’oeil ne perçoit pas ! Merci, chère amie, pour ce partage poignant, utile et intéressant !
Un très beau et douloureux poème sur la perte de la vision.