Poète, une vocation ? par Frédéric Matteo

 

Je relisais récemment, dans « Lettres à un jeune poète », les excellents conseils que Rilke, alors d’âge mûr et poète accompli,  prodiguait à Frank Kappus, un jeune adolescent attiré par la carrière littéraire. Ce dernier en effet voulait s’imposer en Poète dans le monde. Pour ce faire, il s’était fort instruit des enseignements et des jugements de la critique dorée de son temps, les avait mis en pratique autant qu’il avait pu, mais, finalement, à son grand désarroi,  avait dû essuyer de constants refus de publication de ses poèmes de la part des éditeurs de revue.

Aussi se tournait-il à présent vers R.M.Rilke, alors auteur hautement estimé  et reconnu, comme vers une sommité de tout premier ordre ; il lui raconta donc ses déboires, lui fit part de ses doutes, de ses croyances,  lui présenta quelques unes de ses œuvres, et lui demanda des conseils.

Rilke, à cette lecture, bien avisé, ne s’engagea dans aucune polémique d’ordre esthétique soulevée par la critique avec son jeune interlocuteur, s’y avouant parfaitement étranger, et, bien au rebours, lui recommanda fraternellement d’en détourner son attention, pour la porter d’abord et avant tout, et quasi-exclusivement, dans la profonde et tranquille solitude, sur les exigences ultimes de l’âme du jeune homme qu’il était.

Aussi ce jeune homme était-il plongé dans un tel désarroi devant le bien-fondé de sa démarche de poète, qu’il en était venu à faire part à Rilke du doute profond qu’il entretenait, à présent, au sujet de la pertinence même d’y persévérer ou non.

A cette question, Rilke eut ces mots limpides : « Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n’est qu’un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœurConfessez-vous à vous-même : mourriez-vous s’il vous était défendu d’écrire ?»

Puis, plus loin, il ajouta, de même : « Il se pourrait qu’après cette descente en vous-même, dans le « solitaire » de vous-même, vous dussiez renoncer à devenir poète. (Il suffit, selon moi, de sentir que l’on pourrait vivre sans écrire pour qu’il soit interdit d’écrire.) »

Je dis ces mots « limpides », car peu d’autres, selon moi,  pourraient exprimer de façon plus claire, la manière dont se révèle en toute transparence à quelqu’un, s’il suit le chemin de sa vocation ou non – de même que selon moi peu de mots pourraient témoigner aussi nettement  de la prépondérance presque absolue de la vocation dans ce qui légitime un poète ou non.

Bien mal avisé serait, en effet, celui qui tenterait de frayer son chemin en Poète, dans la vie, par jeu, ou par caprice, ou par je ne sais encore quelle autre forme de légèreté, ou par simple autorité de décision, et non en réponse à un appel vital du plus profond de son être,…

Pour lire la suite, rendez-vous sur mon blog, en cliquant le lien ci-dessous

 https://fredericmatteo.wordpress.com/2017/04/11/poete-une-vocation/

Merci, et bonne lecture.

 

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