Poèmes thématiques – Pierre-François Morel

POEMES THEMATIQUES d’Alex-Aymeric
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NATURE
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Voyage vers l’inconnu

Un petit pont de bois traverse une longue rivière
Et rattache désespérément deux univers
La civilisation humaine au monde sauvage
La réalité aux mythes évoquant les mages

Une petite passerelle nous invite à l’aventure
Et nous perd dans les confins d’un labyrinthe vert
Qui s’égarerait dans des impasses sans lumière?
Que peut-on espérer comme chance ou comme futur?

Les bois, sont-ils parsemés de pièges et dangers?
Dissimulent-ils lutins et plantes empoisonnées?
Ou montrent-ils de merveilleuses curiosités?

Des paradis cachés, enchantements, et fées?
Une multitude d’aventuriers s’y est risquée
Mille et une odyssées ont été retrouvées
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Paradis perdu

Longtemps avant les hostiles terres gelées
Longtemps avant les stériles terres brûlées
Lorsque les déserts étaient encore verts
Des perles de cristal flottaient au firmament

Dans l’obscurité, planaient des torches de lumière
Le soleil magistral éclairait les bois d’argent
Sur notre Terre ronde, primaient les forces de la nature
Avant qu’elle gronde, dans un imperceptible murmure

Longtemps avant la toute première guerre
Tous les animaux de la Terre Nourricière
Vivaient d’eau fraîche, de fruits, et d’air pur

Aux artistes, Gaïa insufflait des mantras
Inspirés, les enfants peignaient des mandalas
Les peuples pionniers prophétisaient notre futur
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Le rêve celte

Nous avions maints artisans et tisserands
Des orfèvres, des potiers, des tonneliers
Des guerriers, des artistes, et des devins
Les druides soignaient les blessés, malades, et mourants

Au rythme des saisons, étions harmonisés,
Cultivant mille et une graines, le chanvre, le lin
Au galop, se propageait l’esprit celtique
Nous étions guidés par la sagesse de Gaïa

Les chamanes communiquaient avec l’au-delà
Dans la forêt, se cachaient des étangs féériques
Des chefs d’œuvres naissaient des mains des forgerons

Un ciel sans nuage s’étendait à l’horizon
Les colosses aventuriers au grand cœur
Surprenaient les enfants, inspiraient les conteurs
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Le bastion de Mauzun

Un colosse de pierre se dresse sur son piédestal
Ce bastion veille sur les villages jusqu’à l’horizon
Tel un pasteur qui veille sur ses moutons
Même le soir, au clair de lune ou à la lueur des étoiles

Un nouveau monde se cache dans les bois embrumés
Des sentinelles de sangliers gardent des trésors cachés
Des lits d’or bleu enchantent les baies et les meuniers
Les collines sont parsemées de vignes et vergers

Sur les pentes, s’étalent maints champs de blé
Les boulangers cuisent de majestueuses couronnes dorées
Jours et nuits, oiseaux et grillons partagent leur partition

Chaque matin, ils composent une nouvelle chanson
Chaque soir, Shéhérazade reporte la fin de son histoire
Et un pesant silence s’impose dans la nuit noire
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Le voile bleu

Au-delà des grandes demeures et de leurs habitants
Au-delà des jardins, prés, et terres cultivées
Au-delà des collines, des montagnes, des étangs
Par-delà les chemins et les terres émergées

À l’extérieur de tout pays ou continent
L’océan berce et apaise tous ses occupants
Cet espace bleu cache un noble monde plein de couleurs
Les vagues renferment un éventail de senteurs

Les flots garnissent de guirlandes odorantes les plages
Et laissent une immense collection de coquillages
Les dunes d’ambre s’élèvent comme des gratte-ciels

Aucune mine d’or ne cache ces richesses naturelles
La lune provoque les marées et les mascarets
Ainsi, l’océan nous révèle tous ses secrets
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Les profondeurs de la Terre

Au-dessous de nos pieds, des terres et océans
Au-dessous des ténébreuses cavernes inondées
Au-dessous des étendues de sable immergées
En deçà des strates occupées par le vivant

Dans les profondeurs extrêmes de la planète bleue
Mère Nature sommeille comme l’eau qui dort
Une atmosphère apparemment calme s’y instaure
Telle une cocotte-minute, un silence traître nous parle

Mais quand notre fameuse sphère s’estime trop bafouée
Elle recrache en jets ce qu’elle n’a pas digéré
La terre, l’eau, le feu, et l’air, en sont maculés

Délibérément, on l’oublie lorsqu’elle fleurit
Délibérément, on la renie lorsqu’elle flétrit
Délibérément, on la maudit lorsqu’elle crie
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Le miracle de la vie

L’énergie du vide opère comme la magie noire
Le néant improvise la matière et l’espoir
Telle une fleur à l’aurore, l’univers a éclos
De ses quatre pétales : le feu, la terre, l’air, et l’eau

Les trous noirs innovent comme le doigt du créateur
Ils allument d’immenses villes panachées de couleurs
Mais dans un feu d’artifice rempli de comètes
Chaque flamme divine berce et réconforte ses planètes

Du génie de l’espace, notre berceau bleu naquit
Des vents cosmiques et célestes, notre milieu surgit
Ainsi, se réalise le miracle de la vie

Le règne minéral, réceptif et puissant
Le règne végétal, créatif et vivant
Le règne animal, émotif et pensant
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Les mille et un oracles

Le soleil jaillit et s’élève dans le ciel bleu
Comme le fameux phénix qui renaît de ses cendres
Je contemple le feu céleste sur la mer de sable
L’œuvre de Rê qui se détache d’un océan d’ambre

À dos de dromadaire, je traverse les âges
Dans le silence ou en pleine tempête de sable
Entre les dunes, passent les targuis, et méditent les sages
Guidés par la légende des mille et un oracles

À quel prix furent bâties les pyramides ?
La flamme d’amour noyée dans une mer de passion
Pharaon condamna le peuple hébreu aux fers

Mais le mage libérateur scinda l’eau en deux
La route des hébreux s’étendit vers l’horizon
Et la paix régna sur la nouvelle Terre
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L’homme des Pyrénées

Il est parti sur les sommets, vers les nuages
Il nous observe et nous juge depuis son ermitage
Nous sommes hermétiques aux reproches d’un sauvage
L’homme des Pyrénées, nul ne lui rend hommage

Un plafond blanc recouvre le monde matériel
Un champ de coton tapisse le monde spirituel
Mais lorsqu’une rafale de vent disperse les nuages
Nous sommes troublés par la parole d’un sage

Personne ne s’inquiète du passage d’une comète
Ni des cris et avertissements d’un prophète
Qui nous annoncent l’arrivée de la tempête

Avec son bâton, le mage frappe sur un rocher
Devant nos yeux, les eaux viennent se déchaîner
Impitoyable, l’heure du châtiment a sonné
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Le cycle des saisons

Je retiens mon souffle dans un espoir latent
La neige puis le beau temps ; l’hiver puis le printemps
Des bouquets de fleurs éclairent et parfument les champs
Les oiseaux planent dans les cieux en piaillant

Après le printemps, voici le solstice d’été
L’œuvre d’Apollon atteint fièrement son apogée
Les jeunes rient et jouent sur les plages ensoleillées
Les paysans moissonnent d’immenses champs de blé

Puis l’automne surgit comme un paradis qui meurt
Les feuilles panachent les forêts de toutes les couleurs
Après le bouquet final, sonnera notre heure

L’hiver, l’or blanc tapisse les montagnes et la plaine
Le vent glacial me transperce et pénètre mes veines
Puis mon cœur devient lourd comme une nuit d’ébène
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Au cœur de la nuit

Une lanterne dans les cieux luit chaque soir
Elle s’allume et s’éteint au rythme des histoires
Lorsque le renard traverse les champs de blé
Ta silhouette, petit prince, apparaît sur la voûte étoilée
Un souffle imprévisible embarque mon esprit
Il décolle et s’envole au cœur de la nuit
Puis sombre dans la mystérieuse forêt noire
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La terre promise

Je vais vous raconter une curieuse odyssée
Celle d’un noble chevalier, d’un grand aventurier
Il quitte son village, et tourne une nouvelle page
Puis rejoint vite le large avec son équipage

Le radeau disparait entre les eaux et les cieux
De nuit, guidé par les ondins sous la lune ronde
L’équipage cherche son graal aux quatre coins du monde
Le voyage devient monotone et ennuyeux

Soudain, cacophonique, Poséïdon nous gronde
La mer primordiale déchaîne ses forces du chaos
Prions Vénus pour une accalmie ou une trêve

Mais quand le jour se lève, commence enfin le rêve
Les marins esquivent d’innombrables îlots
Devinant la terre promise, éclairée par notre étoile blonde
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Notre Terre

Longtemps après le dernier hiver
Longtemps après la dernière rosée
Longtemps après la dernière nuit étoilée
Longtemps après les cultures en pleine terre

Lorsque la lune partira vers d’autres contrées
Lorsque se dessèchera le dernier arbre vert
Lorsqu’Hélios déchainera toute sa colère
Lorsque Poséidon nous aura quittés

Les eaux seront remplacées par les flammes
Les écosystèmes deviendront des ruines sans âme
Notre Paradis bleu deviendra un enfer

Dans le cosmos, nous devrons traverser le néant
Partir à la recherche d’une nouvelle Terre
Qui éclairera les ténèbres, tel un phare étincelant
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Le septième ciel

Viviane :
La Terre est notre déesse. Nous sommes ses élèves.
Le ciel est infini pour toute âme qui s’élève.
Chaleureux, le soleil éclaire les cœurs purs.
Les démons brûleront leurs ailes aux feux du futur.

Merlin :
Envolons-nous jusqu’au septième ciel,
Au milieu des oiseaux et des arcs-en-ciel.
Admirons la beauté et la bonté des anges,
Doux comme le coton, libres comme les mésanges.

Viviane et Merlin :
Une luciole te guide depuis ton plus jeune âge.
Le bonheur nous apparaît tel un mirage.
Des esprits bienfaisants veillent sur les Sans-Voix.
Un Monde Meilleur existe dans un au-delà.
Un jour, la Prophétie Druidique s’accomplira.
Ainsi, une Ère Nouvelle commencera.
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GAMMES

Calendrier républicain

Vendémiaire,
Dionysos humecte les vignes en plein air

Brumaire,
Un voile épais embrume les espaces verts

Frimaire,
Le ciel se transforme en glacière

Nivôse,
Sur les sapins, des cristaux blancs se déposent

Pluviôse,
Les caprices célestes nous rendent moroses

Ventôse,
Un souffle imprévisible chante sa prose

Germinal,
De mystérieuses semences germent sous un soleil royal

Floréal,
Les nymphes composent un aromatique cocktail floral

Prairial,
Sont fauchées les prairies de l’hémisphère boréal

Messidor,
On attend la moisson, précieuse telle une toison d’or

Thermidor,
Sous les chapeaux de paille, un rayon de soleil pénètre dans notre corps

Fructidor,
Les fruits du démon nous rendront plus forts
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Les piliers du temps.

Janvier,
Le ciel est constellé de cristaux gelés
Février,
Du sucre-glace recouvre les sommets
Mars,
Arès et les perce-neige perforent la glace

Avril,
Floraison et éclosion ne tiennent qu’à un fil
Mai,
Commence la saison du muguet
Juin,
D’immenses vergers verdissent au loin

Juillet,
Eole et Neptune guident les voiliers
Août,
Les marins prennent le large, les touristes prennent la route
Septembre,
Contemplera, des alpages, les troupeaux descendre

Octobre,
Derrière les nuages, Hélios se cache, opprobre
Novembre,
En écharpe, Chinoé souhaite nous étreindre
Décembre,
Noël réduira tous nos soucis en cendres
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La danse des dieux

Lundi,
Dans la nuit, la lune luit

Mardi,
En retard, le dieu Mars rugit

Mercredi,
Par Mercure, messager des dieux, un marché naquit

Jeudi,
Grâce à Jupiter, la table des lois s’ouvrit

Vendredi,
La déesse de l’amour, Vénus, resplendit

Samedi,
Dans les ténèbres, la lumière de Saturne jaillit

Dimanche,
Le Dieu Hélios prend sa revanche
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La palette de la vie

Noire, la nuit révèle ses lanternes célestes
Jusqu’au petit matin
Noires, les abysses terrestres
Révèlent les forges de Vulcain

Bleu, le ciel nous offre un espace de liberté
Où s’accomplissent nos rêves
Bleus, les flots guérissent nos conflits
Et nous offrent une trêve

Verte, Dame Nature
Nous invite à l’aventure
Verts, les feux tricolores
Nous invitent vers le futur

Jaunes, les sables du désert
Cachent la perle rare
Jaune, au soleil de la connaissance,
Se brûlera Icare

Rouge, le sang libère
L’énergie vitale
Rouge, la lave libère
La puissance créatrice des pierres

Oranges, les smoothies
Offrent une fontaine d’énergie
Violette, l’améthyste
Offre éclat et harmonie

Le blanc de la neige
Eclaircit l’horizon
Le blanc de la page vierge
Attend l’imagination
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Les signes du Zodiaque

Contre sa cible, fonce le bélier
Dans son esprit, s’allume un feu de cheminée
Comparable aux huns, il fonce tête baissée

Une charrue est tractée par le taureau
Tel le titan Atlas qui porte le ciel sur son dos
Sur qui déchargera-t-il son fardeau ?

Rémus et Romulus sous le signe des gémeaux
Une louve bienveillante éleva ces jumeaux
Ainsi, naquit un monde nouveau

Captifs dans les tenailles d’un crabe en colère
Ecrasés entre les pinces du cancer
Il extirpe le venin incrusté dans notre chair

Sur une chimère au visage de lion
On s’envole vers de mystérieux horizons
Habités par une myriade de braves démons

Peut-on moissonner une terre vierge ?
Sans le consummer, peut-on allumer un cierge ?
Un ruisseau, peut-il quitter sa berge ?

Un équilibriste immobile comme une balance
Inquiet, il stationne en pleine transe
Avec impatience, il attend son jour de chance

Lorsque le venin est craché par le scorpion
Dans les bras de Morphée nous nous endormons
Alice aux Pays des Merveilles, nous en rêvons

Ne craignons-pas le serpentaire Ophiucus
Il ouïra nos plaintes telle l’oreille de Stradivarius
Esculape confectionne ses antidotes dans une musse

Se tendent les cordes de l’arc du Sagitaire
Des pluies de flèches s’abattent comme les éclairs
Et cribblent toute la surface de la Terre

Le cycle éternel du capricorne,
Finira par dépasser les bornes
La chèvre se sent pousser de nouvelles cornes

A l’image des loutres, le totem du verseau,
Surfant sur chaque vague entre le ciel et les flots
Soudées comme un équipage dans un paquebot

Il ne faut pas noyer le poisson
Aprenons à dominer nos passions
Et à dompter notre imagination
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L’Horoscope chinois

Le rat quitte les sentiers battus
Tel un mouton noir, il semble perdu
Vers de nouveaux projets, il se rue

Le buffle reste rigide comme une statue
Infatigable et puissant comme une grue
Il ne perd jamais sa destination de vue

Le tigre semble encore dans l’adolescence
Il incarne l’ignorance et l’insouciance
Pourquoi le raisonner? Il reste dans l’indifférence!

Craintif comme un lapin
Protéger son terrier dès le matin
Traquer les voleurs et les coquins

Le dragon rouge est un grand vainqueur
En Chine, il symbolise l’empereur
Nul ne lui résiste, sauf phénix et enchanteurs

D’un regard perçant, le serpent ka hypnotise sa proie
Malgré les périls, il ne perd jamais son sang-froid
Il connait les bonnes manières du bout des doigts

Un cheval court vers l’aventure au galop
Il porte un cowboy solitaire sur son dos
Pacifiant tuniques bleues, indiens, et longs couteaux

Rêveuse est la chèvre de Monsieur Seguin
Elle s’aventure sur la montagne du destin
En imaginant de meilleurs lendemains

Le singe est le roi de la comédie
Farceur, c’est un fidèle ami
Avec lui, plus on est de fous, plus on rit

On n’oubliera jamais le coq gaulois
Cet emblème de résistance ici-bas
Se réfugiant sur les plateaux et dans les bois

Le flair du chien perçoit l’imperceptible
Ses yeux visualisent l’invisible
Ses oreilles entendent l’inaudible
Il est fidèle et hypersensible

Bien qu’amis comme des cochons
Si l’un d’entre eux commet une trahison,
Avec lui, tous les autres couperont les ponts
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APOLOGUES

L’ennemi invisible

Cet ennemi invisible nous hante même sous nos couettes
Insaisissable, il échappe aux savants et aux éprouvettes
Ce fléau, plus avec l’énergie du désespoir on y résiste
Plus avec machiavélisme il persiste

Lorsque la Grande Faucheuse repère une brebis égarée
S’ouvre le puits sans fond ou le couloir de la mort
Dans la pénombre, l’étincelle de vie disparait
Telle une âme au crépuscule… qui s’endort

Le chevalier de l’Apocalypse semble aussi petit que puissant
En fait, nous sommes aveuglés par le voile des illusions
Tel Don Quichotte, nous galopons contre un ennemi inexistant
Empoisonnés par le fruit de notre imagination

Hypnotisés par une épidémie de peur, de colère, et de haine
Déchirés, la solitude ravive nos chagrins et nos peines
Que signifie être assigné à résidence ?
Ou vivre dans la plus grande indifférence ?

Tel un oiseau captif dans une cage dorée
La reine des neiges n’est toujours pas libérée
Même les cœurs les plus purs sont devenus glacés
Sur la Terre entière, la marque de la bête s’est imposée
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L’Homme mystérieux

Une sombre lumière hante les bois abandonnés
Elle erre dans les ruines et derrière les étangs
Est-ce un animal, un rôdeur, un justicier ?
Quelle est cette étoile filante sous le firmament ?

Soudain, l’éclair jaillit et illumine la nuit
Un intense flash de lumière nous éblouit
Une furie gronde comme l’orage
Face à l’injustice, la colère de Tyr fait rage

Au galop, le chevalier noir foudroie ses ennemis
Telle une rafale, lorsque la lune luit
Ce redresseur de tort rayonne comme un phare dans la nuit

Il détruit moult colosses aux pieds d’argile
Ce grand manitou les atteint en plein dans le mille
Vainqueur, seul contre dix, contre cent, contre mille
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Les trompettes de la mort :

Il aime les forêts, il les coupe
Il aime le bois, il le brûle
Ne faisons pas notre tête de mule
Il est temps d’observer l’Homme à la loupe

Il aime les fleurs, il les cueille
Il aime les animaux, il les mange
Sa conception de l’amour est étrange
Nous franchirons bientôt l’irréversible seuil

Les forêts se meurent en cimetières de phalanges
Que reste-t-il de la foi chrétienne
Ou de la Déesse-Mère païenne ?
L’idole Moloch corrompt moult anges

La routine cédera à la panique et à la rage
Le long fleuve tranquille se versera dans un océan d’écueils
Les vergers, les potagers, les marécages
Et les champs de blé, nous en ferons bientôt le deuil

Voici le crépuscule de la symphonie manichéenne.
Le soleil doré éclairera un ciel bleu sans nuage
Le chakra du cœur sera fissuré par la haine
Un jour, descendront les ténèbres et l’orage

Sur toute la planète, Mara répandra son poison
Les sommets blancs et les vertes prairies
Deviendront des terres désolées et sans vie
Sans l’ombre d’un espoir à l’horizon

Adieu la promesse des mille ans de bonheur
Et celle de la prétendue paix humaine
Nous n’échapperons pas à une mort certaine
À nous la crainte des mille ans de malheur

Définitivement, le soleil se couchera
Les démons souilleront le Nil et le Gange
Notre monde sera abandonné des archanges
On ne trouvera pas d’autre Mont Ararat

Notre vaisseau voyagera dans l’espace avec peine
Des combats de coqs et de gladiateurs,
Clôtureront un chapitre, un acte, et la scène
Les trompettes de la mort sonneront notre heure
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Les marécages du confinement

Un parasite agrippe nos bronches, tel un chardon,
Nous rongeant de l’intérieur, on en perd la raison,
Prolifère comme des lapins, il remplit nos poumons,
Imprévisible, il prépare notre oraison

Sinistres esprits noyés dans de profonds étangs
Moroses fantômes enlisés dans d’insalubres marécages
L’eau croupit dans les terres brumeuses du Gévaudan
Est-ce une épidémie de grippe ou de rage ?

Au plus profond des ténèbres, se dresse un mage blanc
Sa lumière cristalline nous éblouit
Nous sommes guidés par des anges sous le firmament
Son aura nous éclaire comme un phare dans la nuit

Telle l’étoile polaire attirant les matelots
Une bouée resplendissante au milieu des flots
Une luciole nous éclaire ici-bas
Cette lueur d’espoir ravive notre foi

Heureux ceux qui fuient l’infâme Robotonik
Un alchimiste remplit d’ingrédients son chaudron
Chaque jour, ce druide prépare sa potion magique
Puissant, il nous ouvrira de nouveaux horizons

Heureux ceux qui courent comme le hérisson bleu
Les rayons du soleil traverseront leurs yeux
De fond en comble, se déchirera l’aveuglant voile
Ils reverront les terres, les mers, et les cieux
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¤ La Prophétie de Stonehenge:

«Jadis, la flore et la faune vivaient en harmonie. Les plantes empoisonnées n’existaient pas, et les roses n’avaient pas d’épines. Les biches dormaient au milieu des loups, et les lynx étaient végétariens. La verdure et l’éternel printemps s’étendaient dans les quatre coins du Monde. Nous étions connectés à la Source. Hélas, la roue du temps tourna de plusieurs crans. De grandes mutations furent prophétisées dans notre berceau bleu. Une malédiction instaure le cycle des saisons; elle menace de réduire les Sans-Voix au néant, et de supprimer toute étincelle de vie sur la Terre Nourricière. Mais certaines consciences s’éveilleront, pour bouleverser l’Ordre Mondial, et pour créer une Renaissance matérielle et spirituelle. La végétation recouvrira de nouveau les terres les plus arides. Les glaces et les déserts disparaîtront. La totalité du règne animal deviendra végétarien. Les communautés à venir se développeront sans contrarier la nature; elles s’installeront sous la terre, au sommet des arbres, sur les océans, et sous les océans. Les quatre éléments fusionneront dans une même énergie, sans rejeter de fumée ou de substances résiduelles. Les chamanes travailleront avec les médecins du futur pour soulager toutes les souffrances. La faim, la soif, la maladie, la violence, la vieillesse, et la mort, appartiendront aux légendes passées. Ainsi, Mère Nature retrouvera son équilibre originel.»
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INOUBLIABLES SOUVENIRS DE FAMILLE

Les moulins d’Ally

Sur les plateaux, s’étalent de petits de champs de blé
Les nuages sont transpercés par des sommets verdoyants
Eole siffle et agite des bras de géants
Dans les hauteurs, surgissent des villages et leurs clochers

Le vent active les pales des moulins
Avec une force herculéenne, il moult le grain
Puis Anchiale, telle une alchimiste, cuit le pain
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Philippe et le Bois noble

Sa carrière, il la rêvait depuis longtemps
Son ouvrage était en bois ou en ciment
Lorsque le jour attendu fut enfin arrivé,
La lampe magique libéra le génie pour créer

Ses mains se laissèrent guider par son esprit
Le bois noble, celui-ci aimait travailler
Des oeuvres inoubliables, comme du béton armé
Il nous laisse l’ouvrage de toute une vie

À la fois artiste, menuisier, et maçon
Avec des innovations pleines d’imagination
À toute la famille, Philippe, tu manques tant
Beaucoup trop tôt, tu as rejoins le firmament
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Grand-Mère Renée

Lorsqu’ une bougie fatigue, faiblit, et s’éteint
Le Grand berger la ravive d’un feu divin
Le génie quitte sa lampe et explore le ciel

La chenille se métamorphose en papillon
L’âme se libère et rejoint la maison de l’Eternel
Au royaume des anges, vibrant au même diapason
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L’été indien dans les Vosges

Nous contemplions le lac de Bouzey
Plein de baigneurs, tels des ondins ou des sirènes
La fraîcheur de l’eau se ressentait dans nos veines
De retour sur le pont, la famille se regroupait

Ensemble, nous fêtions cet été indien
Tout le monde apportait ses plats ou son ouvrage
Sa pierre pour la ferme, son grain de blé pour le pain
Jadis, nous vivions dans un ciel pur sans nuage
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Marie, un exemple de vie

Je remercie mille fois Marie, ma grand tante
Elle est accueillante, souriante, et bienveillante
Elle surprend par sa sagesse et par sa tendresse
Elle est vraiment dévouée, désintéressée

Elle offre des cartes de vœux, des cadeaux
Pour chaque anniversaire elle écrit un petit mot
En choeur, chacun lui dit un grand merci
Mille fois merci Marie pour ta leçon de vie
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Le Void

Derrière les collines, parmi les feuillages
Au milieu des montagnes pâturées
Dans les confins de la campagne boisée
Derrière les bosquets et entre les herbages

Dès la rosée du matin, au soleil levant
Un musicien apparait dans les champs
Il pénètre dans ce petit coin de paradis
Puis se cache dans le jardin ludique de mamie

Le coq nous réveille sous un ciel étincelant
Les premières fleurs éclosent par enchantement
Le potager nous offre une gamme de saveurs
Et découvre une aire de jeux comblée de senteurs

Au solstice, au zénith, sous un soleil brûlant
Les ruisseaux et les grands hêtres du papy
Nous apportent le calme et la fraîcheur
Et une collection de bois noble pour artisans

Au crépuscule, sous le soleil couchant
Jusqu’au clair de lune, un concert retentit
Après les oiseaux, les grillons stridulent en chœur
Ils sont camouflés dans les terres des paysans

En Automne, des cristaux illuminent les vergers
Des piliers de lumière nous offrent des perles dorées
Les pommes libèrent un nectar tendre comme le miel
Tel un paradis perdu, ce jardin semble irréel.

Nos bonheurs enfantins se sont à jamais enfuis
Mamie, entends-tu ce murmure de la terre ?
Toi qui nous as laissés seuls dans notre univers
Désormais, le ciel et nos cœurs se sont assombris
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Grand-Mère Jeanne

Tu nous accueillais comme des princes dans un palace
Tu créais de nouvelles recettes de tartes
Tu nous offrais du chocolat ou des glaces
Tu nous défiais aux jeux de plateaux et aux cartes

Les biches couraient et sautaient par-dessus la haie
Pour se cacher dans ton jardin, source de mystères
Sur le balcon, grimpaient la vigne et les rosiers
Je m’en souviens encore comme si c’était hier

Moult tapisseries dont tes murs étaient ornés
L’été, ta pelote de laine imitait des paysages
Ou l’hiver, tricotée en pulls, écharpes, bonnets
Mémé, nous n’avons pas encore tourné la page

Eternelle sera la flamme de la bougie
Telle une vie antérieure, nous en avons la nostalgie
Elle ne s’éteindra point dans les ténèbres de l’oubli
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Le Pic de La Garde

Dans une clairière au soleil de midi
Des prairies entourées de mûres et petits fruits
Qui composaient confits, milliards, et gâteaux
Nous jouions à la belote au chant des oiseaux

Nous explorions une verdoyante forêt
Sur des terres méconnues, tels des aventuriers
Puis nous marchions jusqu’au sommet, jusqu’au pic
Pour contempler un panorama féérique
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Sur la trace des celtes à Fohet

Quand Borée s’éveille, son souffle s’entend jour et nuit
Chinoé saupoudre les monts et les vallées
Au cœur de l’hiver, la reine des neiges nous sourit
D’imposants bonhommes de neiges sont sculptés

Lorsque les mains et les cœurs sont glacés
Ils sont ravivés auprès des feux de cheminées
Les esprits ne sont plus emprisonnés
Les chants de Noël peuvent enfin s’élever

Avant le clair de lune et le soleil couchant
Des enfants édifient mille-et-un igloos
Apollon s’exprime au soleil levant

Jadis, on entendait le hurlement des loups
Cérémonies de celtes et druides furent célébrées
Vers le dolmen ou le menhir couché
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Haut-Allier

De part et d’autre des eaux tumultueuses
Derrière les sommets et les bocages
Au fin fond des vallées mystérieuses
Au plus profond de la nature sauvage

Des sommets ensoleillés masquent les forêts sombres
Les bergers guident leurs troupeaux sur de verts pâturages
Des sentiers inconnus se perdent dans la pénombre
Rêvés par les enfants, narrés par les grands sages

Nous naviguons sur l’Allier en canoë
Abordée par de téméraires aventuriers
Pour rejoindre d’immenses terres dorées

Les ondins activent les pales des moulins
Avec une force herculéenne, ils moulent le grain
Puis Vulcain, dans ses forges, fait dorer le pain

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Pierre-François Morel

Pierre-François Morel (2)

Pierre-François MOREL
20 boulevard du Docteur Rocher
63130 ROYAT
06 35 95 77 22
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Né le 3 octobre 1988

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Arnaud Mattei
Membre
26 avril 2021 9 h 46 min

Epique, splendide, riche et profond. Bravo

Saber Lahmidi
Membre
25 avril 2021 10 h 04 min

C’est merveilleux.