La paresse conduit l’onirisme vers de lointains espoirs.
Devoirs vains, sagesse en berne, calvaires en peine.
Qu’y puis-je ? Rien. Je me repens de tant de vague à l’âme.
Mais que dis-je ? Non. Je suis empli d’une quiétude.
On ne s’en départ pas. L’éveil de mes sens ne mène nulle part.
Langueur de mon âme terne et monotone,
Les sentiments s’en vont dormant jusqu’au bout de la nuit.
Ma conscience se dissoud dans un bain de jouvence,
D’où mon esprit ne peut se départir, et partir
A l’aventure, de chimères endiablées.
Elles vont, elles viennent, elles se démènent, et moi,
De mes yeux vides, je les observe.
Et je me mets à rêver, rêver et rêver. De quoi ? De rien.
De ne rien faire. C’est extraordinaire la paresse ! Ca nous perd,
Ca nous prend, ça nous transporte, ça nous emmène,
Puis ça nous conduit vers des chemins sinueux, rectilignes.
Tout et son contraire, mène au même endroit: le caveau familial.
Qu’importe, l’important est que notre conscience
Ne soit plus en soi ni en vérité. Elle est en état de chaloupement,
De chavirement, où même de flotaison, voir même de lévitation.
Et quelle est la différence ? Aucune. Ces deux états appartiennent
Chacun à leur manière, au domaine des illusions, des apparences…
Je suis, je ne suis pas. Le vide me transporte, me berce, me chavire.
Il tourne et se détourne de toute réalité, de la vie, de chaque renonciation.
Quel bel état que la paresse ! Je m’y sens comme un poisson dans l’eau.
Comme un ange dans les nuées, comme Mefisto dans les nuées ardentes.
Car tout existe : tout et son contraire. Et rien n’existe. Nous sommes
Les quatre éléments à la fois, qui se dissolvent dans la nature, qui ,
D’elle-même, disparaît.
En fait, elle n’a jamais existé. Elle est illusion d’optique.
Nous sommes tous des hologrammes, qui vont , qui viennent,
Au grès du vent, des anticyclones, des dépressions : des médiocres.
C’est intéressant la paresse.
Nos sensations s’en vont dormir,
Jusqu’au bout de la nuit.
Mais que dis-je encore ?
Je ne dors pas.
Je suis en état d’éveil.
Le soleil brille dans mon cœur.
Il ne va pas tarder à se coucher.
C’est intéressant la paresse,
Quand on se réveille,
On pense n’avoir jamais : E.X.I.S.T.È…
©2017 -Hervé Outil