Papa… – Daniel Marcellin-Gros

Papa…

A mon père je voudrais rendre un vibrant hommage,

Car il fût en tout point un être exceptionnel,

Il est parti hélas chevaucher les nuages,

Nous laissant dans la peine par ce deuil cruel !

 

Son visage reflétait la beauté de son âme,

Ses yeux et ses cheveux étaient d’un noir de geai,

Il se rasait au coupe-chou, aimant sa lame,

Et pour cette action jamais ne dérogeait.!

 

Il guidait sa famille d’une main ferme et douce,

Et il nous a fait voir ce qu’était la vraie vie,

En nous faisant grandir comme un légume pousse,

Quand j’y pense maintenant mon cœur en est ravi !

 

Il a connu la guerre et ses tristes désastres,

Combattit l’Allemand avec les maquisards,

Sans jamais rechigner ni contempler les astres,

Et son engagement ne fût pas un hasard !

 

Il était fils unique de mère paysanne,

(Son père était mort d’un terrible accident,)

Il aidait sa maman sans faire de chicanes,

Faisant siffler la faux et mordre le trident !

 

Fondant une famille, il dû quitter la ferme,

Ne couvrant pas les frais pour nourrir ses enfants !

A son labeur paysan il dû mettre un terme,

Il devînt cheminot, ponctuel, diligent !

 

Cet homme travailleur cultivait son jardin,

Avec application, et bien d’acharnement,

Il affichait toujours un beau sourire badin

Quand il offrait des roses blanches à maman !

 

Pas très grand mais râblé, et fort comme un cheval,

Il refendait du bois en poussant des ahans,

Le mégot sur les lèvres fait d’un gris “Caporal”

Sous l’œil admiratif de sa nichée d’enfants !

 

Je ne puis oublier ces veillées de Noël,

Quand la bise soufflant, tonnait à perdre haleine,

Quand papa faisait cuire des oiseaux dans la poêle,

Tandis que sa ” Fifine ” tricotait de la laine !

 

Je revois ce sapin, que pour nous il coupait,

Dont la décoration de boules et de guirlande

Magnifiait la maison où l’âtre nous regroupait,

Alors que dans la crèche les mages portaient l’offrande !

 

Papa aimait blaguer en toutes occasion,

Quand il jouait au boules avec ses bons copains;

Même quand le mal sur lui, fit sa rude intrusion,

Il disait en lui-même ça ira mieux demain !

 

Je l’ai accompagné jusqu’à sa mort dernière,

Je sais qu’il n’est pas loin, à deux pas de chez moi,

Il dort avec maman sous le manteau de pierre,

Et quand je vais les voir, j’ai des larmes d’émoi !

.

©Daniel Marcellin-Gros – 07/08/2018

 

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1 Commentaire
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Christian Satgé
Membre
8 août 2018 8 h 01 min

Un texte touchant et fort qui me touche particulièrement vu mon contexte personnel récent. Merci…