Je suis un homme errant dans le noir,
arpentant sans vergogne ce couloir,
qui me mine et me ronge de l’intérieur.
C’est un bel endroit qui me fait peur.
On y vient parfois avec beaucoup de bonheur,
bien souvent, on a rendez vous avec le malheur.
Je m’y trouve aujourd’hui car je n’ai pas le choix.
Je suis là, l’âme en peine et vous savez pourquoi.
Dans une grande pièce froide et sans âme,
la famille est toute là, attendant le drame.
Il se bat, celui qui a fait l’homme que je suis.
Ses forces l’abandonnent mais il me sourit.
Il n’a pas peur, est il courageux ou juste heureux ?
Heureux de partir, de ne plus être malheureux,
de ne plus souffrir comme il ne peut plus vieillir,
d’essayer d’aller voir ailleurs s’il existe un avenir.
Ses yeux se ferment de temps en temps et là j’avoue j’ai peur.
Il me serre la main pour me dire , attends ce n’est pas l’heure !
La nuit avance et mon cauchemar lui, continu sans fin.
Il ne me parle plus, il commence son très long chemin.
La nuit finit comme sa première vie.
Nos larmes coulent et la pluie aussi.
Il ne sera plus jamais vraiment là,
celui que toute ma vie, j’appelais papa.