Je mourrai en dortoir pour les petits lépreux.
Je mourrai tout en blanc
Je mourrai amoureux
Je mourrai en sottise
Je mourrai blanc et noir
En éphéméride ou bien en réfectoire
Je mourrai ronde et sèche
Je mourrai signifie
Je mourrai juxtapose pour René Char aussi
Et je mourrai cloison sans pour ça faire de bruit
Je mourrai terre à terre
Sans pardon sans merci
Je mourrai seule en merde
Dans un four engloutie
Je mourrai cauchemar ou cloque d’eau
En couleur blême
Je peux mourir violette
Comme Jeanne Champion en met sur sa palette.
Je peux mourir baleine ou bien jambe de bois.
Et je mourrai ventouse et puis dos de mon père.
Je peux mourir avec,
Je peux mourir sans toi.
Je peux mourir peau noir,
Je peux mourir peau rouge.
Mais je mourrai enfant et chaussette de bougre.
Je peux mourir inceste, citron, et voile inca.
Je voudrai mourir yack ou bouchon de coca.
Je mourrai hors du temps,
En mon temps,
En verglas.
Je mourrai corbillard sur la place du Tertre.
Et je mourrai en faux pour la baleine verte.
Je mourrai “t’en s’en faut”
Je mourrai opuscule
Et je mourrai aussi pour tous ceux qui m’enculent.
Je mourrai grand dédain
Pour l’oraison funèbre
Qui a brouillé longtemps
Les cartes de la merde.
Et quand j’aurai mourru de tous ces mourrus-là
Je mourrai en bémol vraiment et sans éclat.
Extrait du recueil de poèmes “Brouillard de mots” de Monique MORRO. Pour plus d’information, rendez-vous sur: www.edilivre.com/doc/596256
Merci pour ce bel extrait de votre recueil !
Je découvre chaque jour les mots de votre coeur et je n’y suis pas insensible à la lecture.
Votre écriture est simple mais belle, j’aime beaucoup.
Bien à vous