Mon elfe de silence – Martyne Dubau

Mon elfe de silence

Magiques créatures, petits morceaux de joie dont le vol sautillant,
léger, silencieux, anime le jardin.
J’aime vous voir danser, passant de fleur en fleur, j’aime votre beauté.
Depuis longtemps déjà, vos ailes irisées habitent ma mémoire.
Je me revois, fillette de cinq ans, poursuivant dans le champ
vos frêles silhouettes, m’approchant doucement pour mieux vous admirer
et j’entends tous mes rires s’envoler en éclats lorsque vous échappiez à mes petites mains !
Je me revois plus tard, l’année de mes huit ans, pleurant dans ce jardin à coté de Maman ne pouvant plus courir après vous mes amis, ma jambe était cassée et me faisait souffrir !
Maman me chantait des chansons en français et en espagnol , mais ne sachant plus comment calmer mes pleurs, m’a dit :
« – regarde ce beau papillon là-bas, imagine que tu es sur son dos et que ses grandes ailes t’emportent vers le pays des fées !
– Je ne peux pas Maman car il est bien trop loin et que j’ai bien trop mal pour partir avec lui !
– regarde il vient vers toi, sûrement te chercher, ferme tes yeux et imagine… »
Et j’ai fermé mes yeux, je voulais tant y croire …

Mais la voix de Maman chuchota à mon oreille :
« Ouvre vite tes yeux, ma chérie et regarde c’est magique »
Alors j’ai regardé…
Il était là, posé sur mon bandage !Ses ailes bougeaient doucement et ses antennes frémissaient, il est resté un long moment sur ma jambe, on aurait dit qu’il me regardait ! Il était si beau avec du noir, du jaune et des touches de bleu. Je l’admirais, émerveillée, n’osant pas faire un geste.
Il s’est avancé sur ma jambe, ouvrant et fermant ses ailes ,puis il s’est retourné et il est reparti en emportant mon âme !
Je ne sentais plus la douleur et j’ai dit à Maman les yeux illuminés:
« C’était un elfe papillon, une petite fée, tu as vu comme sa robe était jolie ? »
Maman très émue, m’a serrée dans ses bras, je me suis endormie et je volais avec ma fée …

Depuis cet instant-là, il y a toujours un papillon uni à mon destin !
En dessin, en image, de bois ou bien de verre, dans mon décor depuis, un papillon est là et j’entends souvent la voix de Maman me disant d’ouvrir les yeux .
C’est depuis cet instant, qui pour moi fut magique, que je suis devenue papillon !

Quand trop grande est ma peine, je m’envole et je pars vers un pays tout bleu que l’on ne peut me prendre.
Quand lourde est la douleur, je m’envole, comme dans mes rêves d’enfant quand ce beau papillon , mon elfe  de silence, est venu me chercher pour calmer ma souffrance. Quand pèse le chagrin, que s’étouffent les jours , du fond de  ma mémoire , la fée de mon enfance  en robe jaune et noire, revient pour m’emporter
et nous partons ensemble en glissant sur mes larmes, devenues cascade scintillante, au pays des ailleurs.
Ce pays où les rêves sont bleus, où la douleur se meurt sous la cascade d’or,
où les âmes d’enfants oublient toutes les peines et toutes les blessures de ce monde de « grands ».
Les ailes irisées de mon amie la fée peuplent encore mes rêves, malgré le temps passé, car l’âge adulte ne veut pas dire qu’on ne doit plus y croire, ni les aimer .

Si vous avez su garder au fond du cœur une partie de votre âme d’enfant, côté tendresse les fées continueront de l’habiter, se nourrissant de souvenirs !

Elles ne sont vivantes que si nous y pensons, chaque fois qu’un esprit
renie leur existence, l’une d’elles s’égare au désert de l’oubli
et mon cœur est tout triste car je perds une amie .

 

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Martyne Dubau

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Je suis née à Bordeaux et je vis toujours dans ma Nouvelle et belle Aquitaine depuis ce jour là..
J'écris pour ne pas mourir, comme le chantait Anne Sylvestre .
Pour exister par mes mots, laisser une trace ; pour oublier aussi les difficultés de mon quotidien car la maladie est dans ma vie depuis plus de vingt ans ; elle me fait trembler, souffrir, pleurer, pour la supporter j'ai retrouvé le gout pour l'écriture et le dessin , laissé de côté pour la vie de famille;
j'écris mes maux avec mes motsje dessine sur mes silences , je les habille de couleurs, les déguise de fantaisie, en un mot ma philosophie est « bleutitude » !
Le bleu est ma couleur et le papillon mon animal totem !
J'aime les vers classiques et la prosodie dont j'ai commencé l'apprentissage en 2008 avec passion et assiduité , mon écriture est donc classique mais j'aime aussi le libre et la prose, je m'amuse à tenter les différentes formes de poésie. J'ai participé à de nombreux concours internationaux et obtenus plusieurs premiers prix
Je suis directe et franche dans mes ressentis, ne vous en offusquez pas ; ils sont parfois un peu trop «  brut de pomme »comme on dit, mais mon cœur n'est que gentillesse et partage, j'aime aider et conseiller je n'y peux rien , je suis comme ça !
Tant que la maladie me le permet , je poursuis mon apprentissage et je transmet mon petit savoir , le partage est un plaisir qu'il ne faut pas se refuser .

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7 Commentaires
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Guy André Talon
Membre
21 décembre 2021 12 h 08 min

“Il y a toujours un papillon uni à mon destin !”. Bien sûr, puisque dans la mythologie gréco-romaine (entre autres), le papillon est l’image d’une âme quittant un corps, et cette âme, présente dans beaucoup de vos écrits, vous suit et vous protège. (Par ailleurs, je vous souhaite la meilleure année 2022 possible.)

Philippe DUTAILLY
Membre
19 décembre 2021 17 h 31 min

C’est peut-être ça l’effet papillon ?

Alain Salvador
Membre
18 décembre 2021 11 h 53 min

Les fées existent bien Tyna, elles t’ont donné quelques dons, le dessin, la peinture, la création.. Et puis l’écriture pour leur rendre hommage et nous emmener dans ton monde avec ta Tynamobile. Alors fais le plein de rosée comme Cyrano et en voiture Simone!!! Heu… Je reprends… Et en voiture Tytine!!!