Mémoires, pages 34 à 35 / 311, par Dominique Capo

C’est alors que j’étais prêt à baisser les bras et à attendre bien sagement que ma mère et mes grands-parents viennent me chercher en déambulant sans but à proximité de là, qu’une petite section du linéaire a attiré mon attention. Au début, j’ai cru que ce n’était rien : des livres parmi tant d’autres dont les tranches étaient plus colorées. Curieux, je me suis penché vers eux. Progressivement, j’ai eu l’impression que j’avais des hallucinations. Mais non ! Je ne m’étais pas trompé. Et tandis que mes yeux se sont ouverts démesurément d’étonnement, j’ai déchiffré : « Un livre dont VOUS êtes le Héros ».

Non, ce n’était pas possible ! Je ne pouvais y croire. Il existait d’autres titres que « le Sorcier de la Montagne de Feu » édités par Folio-Junior.

Je me suis immédiatement jeté sur eux. J’ai remarqué qu’ils étaient au nombre de six. Ce sera désormais le plus souvent le cas : à chaque fois que de nouveaux tomes seront édités, ils le seront par demi-douzaine ; rarement moins, rarement plus. J’ai dévoré leurs intitulés ainsi que leurs sommaires. J’ai vu que les imaginaires auxquels ils se référaient étaient divers et variés. Mais la plupart concentraient leurs aventures au sein de mondes d’Héroic-Fantasy ressemblant de près ou de loin à celui du « Seigneur des Anneaux ».

Or, je dois humblement confesser qu’à cette époque, je ne m’étais pas imprégné de cet ouvrage fondateur. J’avais peut-être visionné sur le magnétoscope de mon père le dessin-animé tiré de la première partie de celui-ci, mais je n’en suis pas sûr. Et pour tout avouer, ce dernier ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Ce dessin animé, que j’ai revu deux ou trois fois depuis, est mal construit malgré l’intention louable de son réalisateur. A mon humble avis, cela a été une gageure de le porter à l’écran à la fin des années 1970. Car c’est en 1979 qu’il y a été projeté. Et d’après les informations que j’ai eu en ma possession par la suite, il était prévu qu’une seconde partie soit mise en chantier.

Cela n’a jamais été le cas, jusqu’à ce que Peter Jackson et son incroyable fresque en trois volets – un des chefs-d’œuvre du Septième Art à placer aux cotés des « Dix Commandements », de « Ben-Hur », de « Autant en Emporte le Vent », de « Lawrence d’Arabie », de « Titanic » ou de « la Liste de Schindler » selon moi – le transforme en véritable Mythe au début des années 2000.

C’est d’ailleurs après avoir assisté à la projection du premier volet de la trilogie de Peter Jackson que j’ai entrepris la lecture des 1200 pages de ce monument de la littérature fantastique ; et de la littérature tout court. Ma mère me l’a offert à l’occasion de la Saint-Dominique, le 8 Août. Et je m’y suis plongé avec un plaisir incomparable.

Je me revois toujours, allongé sur le lit de la demeure de mes parents – certainement en 2002 -, un ancien Presbytère s’étendant sur deux étages, et possédant une vingtaine de pièces sans compter ses dépendances. Nous étions alors en plein Été. La chaleur étouffante de cette saison envahissait les lieux. Les portes-fenêtres à double battant ouvrant sur le minuscule balcon donnant accès à l’immense jardin de la propriété étaient déverrouillées. Elles permettaient à la lumière éclatante des après-midi d’envahir les lieux. Si ce n’est les gazouillements des oiseaux des arbres ombragés proches et les ronflements bruyants du boxer de ma mère roulé en boule à mes cotés, le calme régnait.

C’était véritablement un pur moment de bonheur. Je m’en délectais d’autant plus que j’aimais quand son boxer venait me rejoindre pour se prélasser à mes cotés. Épisodiquement, tandis que je tournais les feuillets de l’énorme ouvrage que j’avais entre les mains, je le caressais tendrement. Puis, je me remettais à suivre les péripéties de Frodon, de Sam, de Gandalf et de tous les autres héros de la Communauté de l’Anneau.

A suivre…

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