Matin de pluie, café amer
Train qui s’en va vers d’autres terres
Et l’au revoir resté coincé
Là dans ma gorge trop serrée
L’être de chair devient image
Souvenir brut en décalage
A présent léger comme l’air
Et moi si lourde : il fallut taire
Les sentiments inavouables
Les mots de l’âme, en feu, en sang
O revolver invulnérable
Du temps qui nous dissociera
Je tremble devant tes menaces
Car il faut taire les mots aimants
Et puis l’angoisse
Ne pas effrayer l’autre soi
Pourtant qui sait secrètement
Pris dans l’identique combat
Je l’aime, je l’aime énormément
Je puis l’écrire ici, je livre
Ce qui s’ébat dans mes entrailles
Comme à regret
Et puis je l’ai vu me sourire
Je l’aime, et c’est précisément
Ce que je n’ai pas pu lui dire
Livrant cette étrange bataille
Tout à l’heure sur le quai
Des non-dits éternels
Des tabous indécents
En faisant à mon cœur querelle
Lui volant son dévoilement
Je l’aime. Je l’aime infiniment
Mais bouche bée, lèvres muettes
Figée dans l’immobilité
Peur de mes propres sentiments
Juste au moment de disparaître
J’ai baissé l’œil, tout esquivé
La dépression me guette
J’ai volé bien trop haut
Avec lui contre moi
Pour ne pas reparaître
Dissolue, tête en bas
J’ai volé bien trop loin
Pour que l’oubli délivre
Ma prison de chagrin
Ah, tout ce qui enivre
Et puis les lendemains !
IN “L’Inconstance des sentiments” http://www.edilivre.com/l-inconstance-des-sentiments-231c822081.html
C’est beau ! Les sentiments bien sur, mais aussi la forme, les mots utilisés. Je suis touchée’ interpellée. Comme un challenge que je voudrais relever… c’est la richesse du partage de ce site. Merci Caroline, je vais relire vos vers et y repenser, j’en suis sure.