Vingt-deux acteurs et une balle,
Disputée par les vedettes locales.
C’est jour de match dominical,
Combattre l’autre, l’éternel rival.
Bleus honnis contre verts locaux,
Sous l’œil vociférant de spectateurs
Pestant contre cet arbitre de malheur
Qui siffle contre nous, ce drôle d’oiseau !
Une mi-temps pour une buvette,
C’est l’heure déjà, ils reviennent
Très vite pour éviter toute défaite,
Soulagement, ils se reprennent.
Score de parité, ou alors victoire,
But de l’ailier et exploits du gardien,
Un match se rejoue toujours au bar,
Avant la partie de dimanche prochain !
Certains plus haut auraient pu jouer,
Par fidélité au village, ils sont restés,
C’est aussi en cela qu’on voit l’amitié.
Passent les joueurs par l’âge rattrapé,
Par d’autres remplacés en équipe fanion,
Prêts à défendre les couleurs du blason,
D’un bourg des rives de Moselle baigné.
Une église pour prier, un stade pour jouer !
Un match, quel inutile penserez-vous ?
Futile sans doute, mais il met à l’unisson
Joueurs et regardants pour un petit ballon
Bondissant, rebondissant, libre de tout !
©Arnaud Mattei, le 23 Janvier 2021
Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….
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Ce “petit ballon” est intéressant. Après avoir reçu, le malheureux, bien des coups de pieds, il tient le coup, ce “petit ballon bondissant, rebondissant, libre de tout”. C’est un vrai héro.
Belle conclusion esthétique de votre texte avec ce choix des mots à la résonance musicale qui nous fait entendre et voir le “petit ballon” tout heureux. Il a oublié ses malheurs.
Se réunir autour d’un ballon
Qu’il soit oval ou qu’il soit rond
Et s’ils se distribuent quelques gnons
Ensemble au bar nous oublierons