L’oeil complexe
Dans le miroir, plus de reproches
Il fallait que tout s’éteigne
Que pour moi vienne le soir
Il a suffi d’un coup de broche
Pour ne plus contempler mon règne
Faire devant moi, en moi, le noir
Déjà, je ne voyais plus rien
Mes yeux sanguinolents
Où se mêlaient des larmes
Ne reflétaient plus le ciel serein
Et leurs cils si charmants
Ne battaient plus pour les dames
Elles baissaient leurs yeux pers, verts
Devant ma haute prestance
Leurs joues, discrètement, rougissantes.
Le Destin funeste, sévère,
Fit à l’Oracle implacable, obéissance
Et rendit ma volonté, face à lui, impuissante.
J’avais fouillé de ma lame
L’envoyant au sépulcre,
Le ventre de mon père
Et de mon sexe infâme
Lors de nos nuits de lucre
Celui de ma propre mère.
J’erre de route en route
Aveuglé de remords
Je souffre dans mes tripes
Je règne dans le doute
Maudissant en vain le sort,
J’ai pour tout nom : Œdipe !