Que dire de supportable après tout ce massacre
Face à face de part et d’autre du précipice creusé
Ma voix saura-t-elle sans faillir jusque-là se porter
L’amertume sourde lasse et jadis invaincue
S’immisçait importune comme un hoquet têtu
Depuis la tendre enfance naturellement je t’aime
Aussi léger qu’il fait beau bleu soleil ou pluie
D’un amour pur, inné, un oiseau qui respire
Une raie sous la vague qui posément ondoie
L’oubli ce grand secours ce sauveur amnésique
Souverain de l’exil, bouclier de la pensée
Telle la feuille par le vent soudainement frôlée
S’évanouit sans effort à la moindre musique
A ton image encore, encore mon cœur se froisse
Révélant un amour heureux d’être vivant
Qui ne scrute pas au loin de traces d’ouragan
Mais fraternel fredonne une de nos chansons
Si ces mots balbutiés trouvent en toi un écho
Si survit à mon endroit un faible sentiment
Rejoins-moi sur la route rejoins-moi je t’attends
Peut-être le silence a inondé ton cœur
Surtout ne jouons pas au passé dans un leurre
L’avenir dans sa course trouvera son chemin.