Une perruche et un serin, un cardinal, Oiseaux certes mais ne faisant pas très « local », Un jour, en nos ramées, avaient trouvé refuge Après avoir fui la misère et les rets De leurs tristes tropiques où le malheur déluge. Ils avaient dû, émaciés, en peu d’arrêts, Traverser un désert où règnent les rapaces Et affronter la mer, ses périls, son espace,… Ils étaient tous là et las, le regard perdu, Claquant du bec, plumes abîmées, bien entendu. Le linot n’avait, pour ces gueux, qu’indifférence ; Le chardonneret en sa livrée, blâmant tout, Méprisant le reste, les disait pestilence ; Le pinson des haies craignait de ces risque-tout L’assassinat et le vol : « Pensez donc, des bêtes Qui crèvent la faim, c’est pire que Malebête ! » Le rossignol voulut aider ces étrangers, Il fut fort houspillé et non point louangé Par la fauvette, le coucou, le rouge-gorge,… Il n’y eut guère que le pic-vert qui, malgré Tous, eut pitié leur offrant quelques grains d’orge Et son amitié sans plus de simagrées. Tant pis pour les perdrix qui encore commèrent Ou ces bons perdreaux de l’année valant leurs mères… À tous, notre toqueur, qui passe pour frappé, Répond : « Ici-bas, le malheur n’est pas un crime Pas plus que leur pauvreté ne va vous happer Mais vous pourriez être de ceux qu’on opprime ! » © Christian Satgé – avril 2018 | Petite fable affable
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belle fable pour un sujet d’actualités, merci – Gaspard
C’est un très belle exemple où personne n’est à l’abris.
malheureusement, nous sommes capables du meilleur mais du pire aussi.
Merci pour vos mots, qui remettent les choses en place.
Amitié.
Anne
Ah! Christian qu’est ce qu’elle est belle et profonde votre fable. Dont la moralité est une lumière de vertus . Qui se font rares de nos jours, bravo et merci pour votre noble âme
Agréable journée
Mes amitiés
Fattoum.