Les fantômes du littoral Breton
Aussi jaunes que leur ciré, délavé par les embruns marins
Ils laissent parcourir habilement de leurs lèvres, de gauche à droite
Le pétard mouillé qui leur fait office de mégot, sous un léger crachin
Comme pour conjurer le temps au flux des marées d’une posture maladroite.
D’un geste sûr et cadencé, ils estiment amèrement leur pêche matinale
Dans une accalmie sifflotante où se mêlent l’écume et clapotis
Il règne sur les flots, un silence animal
Entrecoupé par le bruit des bottes usées, et leur propriétaire aussi.
La journée tourne à sa fin et la côte se dessine
Reflets ambrés qui laissent présager de meilleurs filets
A la fatigue se rajoute cette odeur d’iode qui nous fascine
Et qui nous rappelle au large comme l’ultime bouée
Armés de nos rames fraichement taillées
Nous attaquons l’horizon, bien décidés à quitter nos côtes en flanc de falaise
Casquette jusqu’aux esgourdes enfoncée
Nous bravons la tempête bretonne qui en rajoute au malaise
Ce sera encore une maigre moisson
A bord de nos barques à présent malmenées
Même si notre labeur se monnaie toujours en poisson
C’est le cœur salé que nous irons demain l’Océan affronter…
Homme libre , toujours tu chériras la mer (Baudelaire)
une citation qui va très bien avec ce poème
vivant ou fantôme il reste fidèle !
merci pour ce partage iodé
promenade envoûtante avec ces fantômes du littoral Breton
dans le cœur salé de l’océan ! bonne journée dans des flots bleus aujourd’hui Colette Guinard
Je suis un amoureux de la mer et des bateaux… Souvent je me prends pour un goéland, quelle idée !
Alors ce matin j’ai plané sur ce poème, tout comme je l’ai fait au-dessus des remparts de St Malo
MERCI DE PARTAGER UN MQMENT AUX SAVEURS IODEES