Les Anneaux de l’artiste (“oeuvre” de jeunesse)
Toutes ces images s’en vont
Me laissant pantois et hagard
Tous ces regards croisés
Et décroisés aux instants suivants
Toutes ces images qu’on laisse
Là, pêle mêle aux bords des anneaux de l’artiste
Tous ces verbes que l’on conjugue à peine
Une désinessence s’arrêtant aux deux premières personnes
Il ou elle oubliés
Cette jolie blonde, station Plateau de Vanves
Ce mot tendre
Qui nous oblige longtemps à nous contracter
Pour mieux le digérer
Cette apostrophe dans une rue
Qui nous cisaille
Une phrase en bataille
Résumées par un morne discours
Et puis, pas le moindre doute
Sur cette vérité qui nous approche
Le même rythme dans les mots prononcés, les termes entendus
Chaque image décryptée comme sur l’eau d’un miroir
Paris s’éveille, Paris se meurt
Des gens marchent Gare Montparnasse
Le trait du guitariste ne parvient déjà plus aux oreilles
Il n’est qu’une mélodie
Depuis bien longtemps consommée