Se tenir face au miroir et tenir le regard,
soutenir le cri sourd de l’être qui observe,
espérer atteindre les sons qui préservent.
Fouiller son âme afin d’en déterrer l’espoir,
brûler sa psychose, noyer sa démence,
puiser dans le chaos pour sculpter son évidence.
Écoper son navire des larmes de sa folie,
échouer son radeau sur les berges de la vie.
Mais qui peut ainsi se sauver du naufrage ?
Ma conscience s’est perdue sous les cris de l’orage,
et aujourd’hui arrive la destination de mon voyage,
la fin de la ruée, de la course aux mirages.
À jamais ma douce, adieu mon idéal,
je ne serais pas celui, car l’amour me fait mal,
je meurs ce matin, avant de trahir tes illusions,
je pars emportant mon armée de démons.
Je n’ai pu me dresser et tenir le regard,
supporter la sentence de l’être qui observe,
et atteindre les sons angéliques qui préservent.
J’ai chaviré et mon âme erre sur les rives du désespoir.
J.Y.M.