le vieux singe – Georges Cambon

Un vieux singe, conservait  dans sa musette

Le traité sur la vie volé à son père spirituel.

Il marchait, habillé comme un greffier perpétuel

Récitant sans cesse des vers semés par un poète !

Le maître hédoniste rêvait aux femmes de Tanger.

« Mon pauvre ami, vous paraissez plus matamore

Que notre aïeul, insupportable à force de propager

Des idées généreuses  sur la révolution ! Pécore !

Il nourrissait son esprit de l’œuvre de Rousseau.

Hélas ! Il mourut comme Gavroche dans le ruisseau !

Ne maugréez pas ! Ne reniez pas notre vie atypique !

Toute rébellion finit dans le sang et la barbarie !

N’êtes-vous point, à mon côté   ami sympathique ?

Dans ce monde repu de fièvres et d’armoiries

Nous marchons libres ! Vous me devez raison !

Écoutez ! Nous avons traversé trop de califes

Amuser mille princes, aimer plus que de saison.

Vous portez d’un magicien la plus belle griffe

Et n’êtes plus enfermé dans la cage d’un cirque

Comme un serf promis au dompteur cynique.

Pourquoi, voulez-vous, de moi, vous émanciper ?

Brûlez cet écrit, nul besoin d’un tuteur à problème

Qui transforme votre esprit, sans rien anticiper !

Ne sombrez  pas dans une célébration suprême ! »

©Cambon Georges

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