Avant cet inconfort
Cet homme vivait peut-être
Dans un beau château fort
Dont il était le maître
Adossé à son mur
Couvert par un tissu
Cet être à l’air dur
N’a plus aucune issue
Il est là, dans la rue
Assis au même endroit
Qui aurait pourtant cru
Que c’est là, son seul droit
Les passants s’habituent
Et pourtant ils ont tort
Ne le voient même plus
Il complète le décor
Sans domicile fixe
Il s’en est trouvé un
Sans provoquer de rixe
Le mur lui appartient
Adossé à son bien
Il fait de grands discours
A l’image d’un tribun
Plaidant devant la cour
Il parle en italien
Il s’exprime en français
Lui, le vieux citoyen
Que les siens ont blessé
Il porte un jugement
Fait des analyses
Sa place, assurément
Est ailleurs, qu’on le dise !
Vivant dans la détresse
Été comme hiver
La vie, cette traîtresse
Est pour lui, un calvaire
Brahim.B
Bel hommage au peuple invisible des sacrifiés, ces lépreux de la modernité aux noms oubliés.
Très belle poésie émouvante, et raconté avec une finesse simple mais élégante, merci bien pour ce partage qui nous rappelle qu’on peut tomber un jour sur ce mauvais présage !
Avant cet inconfort
Cet homme vivait peut-être
Dans un beau château fort
Dont il était le maître…