Le Salon
Au salon d’enfants,
Il y a je crois,
Si malgré le temps,
Rien n’y a changé,
Au salon d’enfants,
Il doit y avoir,
Sur une étagère,
Une vielle poupée.
Au salon des grands,
Il y a je crois,
Si malgré le temps,
Rien n’y a changé,
Au salon des grands,
Il doit y avoir,
Sur un vieux fauteuil,
Un journal posé.
Au salon des sourires,
Il y a je crois,
Si malgré ton rire,
Rien n’y a changé,
Au salon des sourires,
Il doit y avoir,
Près du mot amour,
Une fleur fanée.
Au salon du rire,
Il y’a je crois,
Si malgré les pleurs,
Rien n’y a changé,
Au salon du rire,
Il doit y avoir,
Tout contre une larme,
Un éclat brisé.
Au salon des vieux,
Il y aura je crois,
Si malgré la mort,
Rien n’y a changé,
Au salon des vieux,
Il doit y avoir,
Caché sous mes torts,
Un soleil doré.
Au salon d’avant,
Il y avait je crois,
Si mes souvenirs,
N’ont pas trop changés,
Au salon d’avant,
Il devait y avoir,
Entre pauvres diables,
Un amour caché…
1979
Etienne Delépine