Un renard aperçut un jour un joli poulailler
Où vivaient d’adorables créatures bien potelées
Qui caquetaient en picorant la terre brûlée!
Le renard rôdait, il se contentait de bailler!
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le papé colérique avait clôturé la prairie
las de voir sa basse-cour sans cesse décimée.
Il avait tout tenté jusqu’à prier la vierge Marie!
Le renard croisa un âne chétif si opprimé
Qu’il portait sa misère autant que son fardeau.
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Je vous prend à témoin, suis-je hélas un bardeau?
Vous voulez entrer dans l’enclos, je vous fait un aveu.
Habillez-vous en homme, nul vous reconnaîtra!
Mettez un pantalon usé, ayez un panier au bras
Paraissez naturel, fermez les yeux, faites un vœu!
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Les pondeuses vous confondront avec l’ancêtre.
Vous me vengerez; que ce repas vous rassasie!
Sitôt dit, sitôt fait, il se vêtit comme un pauvre être
Les poules le reçurent en sauveur, proche de la frénésie,
Avant de comprendre leur méprise, d’éviter le carnage!
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Le peuple devrait méditer cette fine perfidie!
D’apprentis tyranneaux souvent jouent la comédie
Les bipèdes sont innocents bientôt pris en otage!
Ils marchent piégés comme un troupeau de moutons
Vers le précipice où les attend le loup glouton!
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©Georges Cambon – 11/09/2018
Une belle et bonne fable d’une facture des plus réussies. bravo et merci…