A l’aurore,
quand la terre timide,
de son habit de nuit,
se dénude.
De mes rêves insensés,
d’un rayon indiscret,
dévoile les secrets,
sans pudeur,
dans le silence,
à l’ombre des regards
je lui ouvre mon Âme.
Quelques taches d’encre,
jetées sur le papier
éclairent mes pensées.
Des morceaux de mots s’enchaînent,
des rimes se déchaînent,
dans le secret du silence.
Luciano
LA LIBERTé D’EXPRESSION
Le MAROC est un pays où la liberté d’expression, n’est pas encore au niveau de nos démocraties qui par contre parfois en abusent.
Où est l’équilibre, mais il est intolérable que des écrivains ou poètes marocains ou d’autres nationalités doivent vivre en exil.
Abdellatif Laâbi est un exemple parmi d’autres, son poème “ J’atteste “
Abdellatif Laâbi est un poète engagé qui dénonce avec force l’islamisme radical.
J’ATTESTE
qu’il n’y a d’Etre humain
que Celui dont le coeur tremble d’amour
pour tous ses frères en humanité
Celui qui désire ardemment
plus pour eux que pour lui-même
liberté, paix, dignité
Celui qui considère que la Vie
est encore plus sacrée
que ses croyances et ses divinités
J’ATTESTE
qu’il n’y a d’Etre humain
que Celui qui combat sans relâche la Haine
en lui et autour de lui
Celui qui dès qu’il ouvre les yeux au matin
se pose la question :
Que vais-je faire aujourd’hui pour ne pas perdre
ma qualité et ma fierté
d’être HOMME ?
Abdellatif Laâbi, 10 janvier 2015
TAHAR BEKRI
LA PLUME
Prends une plume entre tes doigts tremblants Et sois sûr
Que l’univers est un papillon bleu
Et que les mots lui sont des filets
Étoile
Prends ton pinceau cette nuit
Et dessine ton étoile lumineuse
Puis va dormir
Des ailes pousseront à l’étoile
Et quitteront à l’aube la blancheur de la feuille
Le feu
Dans la blancheur de la nuit,
il a vu s’éloigner le feu des tribus
Il se disait alors :
Je dessinerai sur mes feuilles de papier le feu clair
Je me blottirai dans l’obscurité près de son bleuissement
Et accourrai de toutes parts
Le fleuve entrera dans ma maison lorsque je le dessinerai
Les beaux poissons entreront dans ma chambre
Les vieux arbres et la montagne entreront
Mon père reviendra de son exil lorsque je le dessinerai
Et je m’agripperai aux basques de son manteau
Dans la blancheur de la nuit,
il a vu s’éloigner le feu des tribus
(Tahar Bekri)
Bravo une plume majestueuse courageuse bon weekend à vous