Le petit cimetière de Georges Roda-Gir

Tout le passé est là avec ses voix endormies dans l’ondoiement du temps.

Dans ce cimetière comme dans tout autre,la terre est en travail. Il y règne une calme paix. Aucun bruissement dans les plis du soir.Seul parfois des voix arrivent pleines de souvenirs…..Des  odeurs de chèvrefeuilles, de pommiers en fleurs et puis des visages.. des visages ..

Le petit cimetière

Ce petit cimetière,celui de mon village ,nu et froid ou repose l’oubli.
Je suis debout,face à vous à écouter ce que vous nous murmurez,
La nuit comme le jour,entre terre et ciel,ce que vous nous chuchotez.
je sais vous êtes là ,parmi les dieux dont on a peur, là endormis.
J’ai cru entendre de longs soupirs, comme des bruits humains,
Etes-vous debout,ici ou ailleurs comme autrefois agitant les mains.

Que de secrets inconnus sont gravés dans la pierre du tombeau
Nul comme moi ,ici ,n’a souhaité autant sur le marbre beau
Chercher,au pas mesurés des siècles l’empreinte de votre vie
Vous m’avez enseigné les minutes ou l’on s’incline sans bruit.

Vous étendiez les mains,en la nuit pleine vers des flots d’azur
Vers l’immensité d’ou nous venions,,vers ce qui est pur.
Croyez vous que beaucoup iront moissonner les plaines célestes
Et courir dans cet éboulis d’azur  avec la parole et le geste.

Vous nous dites le secret des paradis anciens dont nous rêvions
Lorsque l’univers était fait d’un miracle d’étoiles sans horizon
Ah!L’espoir en quoi j’ai cru à nouveau bouillonne comme un ouragan
Et je sens,en moi,vos vies tressaillir et s’agiter comme un dément.

Nous ne saurons,pourquoi,ici bas,est apparu l’agneau sans tâche,
Dans ce chaos de vie,boues et cendres ou le triste sire se cache.
Et pourrions nous atteindre d’un pied leste le seuil des élus,
Laissant tout derrière,la meute sauvage et leurs cris charnus.

Jamais comme ce soir,je n’ai autant posé la tête sur votre image.
Et l’écho des mondes devait monter jusqu’à moi,l’écho sauvage
Venu d’un seul bond,comme un vœu inattendu ,de longue absence,
Dans l’éblouissement de la foi,enveloppé étrangement de silence.

Ou est ce petit cimetière,me demande t-on??

Il est dans l’esprit clos de tout un chacun,perdu dans la mémoire des temps
C’est un cimetière qui se raconte dans ce que nous cherchons,
Sur la terre comme au ciel,de l’ aube au crépuscule à la quête d’un dieu lent.
Il est pour nous pauvre homme,le mystère que nous redoutons.

Georges Roda-Gir

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Cesare Imores
Cesare Imores
Invité
11 juin 2017 22 h 41 min

Dans ce cimetière comme dans tout autre,la terre est en travail. Il y règne une calme paix. Aucun bruissement dans les pli du soir.Seul parfois des voix arrivent pleines de souvenirs.