je suis dans le remembrement de mes terres exilées
lent à déchiffrer de l’avenir un alphabet inusité
la seule certitude du hasard suffit-elle à démêler
le tragique destin de l’homme, lucidement révolté?
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un étrange pays m’apparut, le pays de ton chant
j’ai poussé la démence à marcher en te cherchant
un lac de mes sanglots crut ce pays dans ton corps
je porte ce trouble comme une guitare sans accord.
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laisse-moi t’embrasser jusqu’aux friches de l’éveil
ai-je encore à vivre, à vivre au-delà de tes yeux
quand du sommeil vaincu plus je ne vois qu’eux!
Viennent dans tes lenteurs des songes que je veille!
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un étrange pays m’apparut, le pays de ton chant
j’ai poussé la démence à marcher en te cherchant
eux me l’avouent comme dans un livre déjà lu
je porte en moi cette fièvre que je n’attends plus
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prudente comme la fée qui dessine mon héroïsme
tu célèbres entre l’aube et la nuit mes lieux interdits
j’ai pu de l’éphémère connaître le temple maudit
si le vin récompense, ton cœur reste une énigme!
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Mais vivre est une histoire dont j’assume le mentir
le bonheur , une escale que je ne vois pas venir!
je me sens épuisé dans l’enfer étouffant de mon âge
je manifeste des clameurs qui me retiennent otage!
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Tout me devient hostile dans cet implacable héritage
un funambule je crois ne saurait pas me démentir
il faut vaincre l’angoisse, de l’abime se souvenir
vous me faites bousculer des convictions sans partage
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la poésie me rend inculte, la louve m’abandonne
solitaire dans cette ville je me plais à te chasser
l’ombre de ton absence parait seule me caresser
trop légers furent mes vers, Rimbaud me pardonne!
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©Georges Cambon – 24/10/2018
Que de passion joliment exprimée, mais il n’est jamais trop tard et le temps n’y fait rien.