LE MONDE DU SILENCE (Véronique Monsigny)
Sous les eaux légèrement caressées par le vent
Se cache un monde muet qui parait ignorer
Qu’à quelques mètres à peine s’agitent éperdument
Des êtres dont le but est de tout posséder
Une ceinture de corail enserre les iles Pigeons
A en faire bouillonner leur verte devanture
Seuls des ignorants ou de fieffés fripons
Oseraient sans vergogne déranger cette nature
C’est donc avec respect et plein de précautions
Qu’on jette l’ancre sous l’aile de ces petites iles
A peine descendus sous le vert horizon
On découvre les hôtes de cette mer tranquille
Poissons coffre ou trompette, papillons, perroquets
Habitants plus paisibles que ceux des cocotiers
Sans même se retourner vous laisseront passer
En attendant de vous que vous les respectiez
Et si vous arrivez à vous fondre en ce lieu
L’ange ouvrira les portes de cette grande fête
Où vous serez reçus tels les antiques dieux
Par la prêtresse des lieux qui est la fée Lorette