Le Fontainopolitain. Kamel usbek.

Le Fontainopolitain a trouvé un adage,
Que le mahométan n’est point charitable,
Pour plaire à son peuple, dépeint son image,
Le comparant au rat radin, point secourable,
Vivant en ermite dans un fromage de Hollande.

Ne voulant ni partager, ni faire offrande,
Aux députés du peuple de Ratopolis bloqué,
Par le grand peuple chat sauvage, mal éduqué.
Bien que reconnaissant les bienfaits de son seigneur,
Refuse poliment l’aide aux quémandeurs.

Refermant la porte de son palais éphémère,
Sans penser à l’au-delà, ni à ses congénères.
En reclus, il pensa que sa vie est bien sauve,
Au fond de ses appartements et son alcôve.

Un gîte et un couvert quoi plus mieux sur terre?
Pour celui qui ne s’occupe que de ses affaires.
Un moine ou un curé, peut être que paroles,
Attendant patiemment qu’on glisse une obole,
Pour grossir pieusement la panse abbatiale…
Un regard pieux, adoucit bien une main glaciale.

N’as-tu pas vu ces douleurs ne sachant où elles vont?
Ces ombres anonymes se détachant du fond.
Sous les ponts et arcades ou pieds des murailles;
Sous les yeux aveugles de ces bourgeois sans faille.
Engrangeant des pierres, argent ainsi que de l’or,
Avides de la vie, fuyant vainement la mort.

Un mahométan n’est ni un moine, ni un dervis;
Mais un esclave de Dieu, sans réserve, ni devis.
De là où tu es, tu as sûrement conscience,
Que l’arrogance n’a été jamais une science.
Vois-tu maître ta sentence en a bien du tort,
Mais quand on ignore la raison, on a plus de remords.

troubadour © copyright

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Christian Satgé
Membre
13 janvier 2019 12 h 22 min

Cher ami de plume, bien que tu caresse à rebrousse-poil le maître La Fontaine dan ce texte je le trouve particulièrement bien écrit. Par contre, je crains que la colère qu’il me semble y lire soit liée à un contresens sur l’œuvre méconnue qui te hérissonne. Il n’est sûrement pas dans l’intention de maître Jean de fustiger l’islam dans cette fable qui comme tout apologue est à prendre comme une image, une métaphore non une attaque frontale. L’époque où il écrit n’est pas défavorable à la religion musulmane et aux peuples qui la pratiquent (quelques fables sont en référence Ave les mille et une nuits qui fascinent son temps) même si on s’amuse parfois de l’exotisme de leurs mœurs (Molière et plus tard Montesquieu). Il faut voir donc l’ironie du propos chez La Fontaine, moins consensuel qu’on ne le croit, qui critique ici les religieux français – que la censure de l’époque empêche de fustiger et il en sait quelque chose (voir ses contes libertins) – à travers une autre croyance qui lui posera moins de souci : l’allusion est transparente pour se contemporains et pour nous moins claire d’où ta mérite qui me paraît légitime. Ici, si je ne m’abuse – mais je ne suis as prof’ de français – il me semble qu’il critique les ordres mendiants qui font vœu de pauvreté et fournissent les moins le plus gras de la Création et dénonce dans une intrigue inventée de toutes pièces (ce qui est rare chez lui), le refus du clergé régulier en 1675 d’apporter une contribution financière (on appelle cela alors, et sans ironie là, le “don gratuit”) aux dépenses de la Guerre de Hollande. C’est donc une satire qui caresse un souverain qu’il a écorné, lui aussi, avec ses “contes” dans le sens du poil, monarque qui tout absolu qu’il soit ne peut rien contre ces moines qui se gavent pendant que le menu peuple souffre. J’espère t’avoir, un peu, réconcilier avec une œuvre qu’il faut “recontextualiser” et un auteur que j’aime beaucoup même si des défauts, il n’en manquait pas…