Ce petit monument aux morts
Je me le rappelle aujourd’hui encore
Toujours propre, et sagement clôturé
Entre deux routes il menait.
Les écoles se réunissaient
En ligne bien rangée partaient
Pour le monument
Sans un mot, nous étions là, présents.
Il y avait les instituteurs, les élèves
Les retraités, les militaires en trêve
Les anciens combattants;
Et aussi quelques parents.
Toutes ces croix, toutes ces tranchées
Tout ce sang
Difficile à comprendre pour un enfant de dix ans
Pour son cerveau absorbé.
Mon grand-père était encore en vie
Durant mon enfance et il m’a été dit
Qu’il avait passé quatre ans
Dans les tranchées de Yougoslavie.
Et il était revenu
Un poilu
Avec la malaria qui l’avait envahi
Pour le reste de sa vie.
Pendant quatre ans
Il fut absent
Ma grand-mère attendant.
À son retour au foyer
Maman l’avait oublié.
Elle l’appelait monsieur
Au lieu de papa.
C’était ça pour moi, le 11 novembre
De mon enfance.
©Bernadette Laroze
Une réminiscence sur moi aussi que vous avez su rendu avec talent et simplicité. Bravo et merci pour ce partage…
Merci Bernadette pour ce souvenir d’enfance marquant qui donne vie à un touchant poème.
Merci pour votre poème que me touche ! Mon Grand-père aussi avait fait cette guerre. Simone.