Petite fable affable
Parce qu’il gobe tout, ragot et mensonge,
Le vieux Marcel, on le croit bête et niais.
Cet innocent se paie en monnaie de songes ;
On lui croit donc volontiers une araignée
Au plafond avec son éternel sourire :
Il n’était rien, n’avait rien et croyait tout !
Pour tout le village ce sot prête à rire,
Et, pis, on ne lui épargne rien, surtout
Mots mesquins, fichus tours et douteuses blagues,…
Ce benêt, quoique la risée de chacun,
Garde toujours un sourire dans ses bagues.
Il ne s’efface jamais malgré taquins,
Méchants et mauvais qui, hélas, le harcèlent.
Il ne connaît pas d’autres amitiés ;
Pourtant sa bonne humeur jamais ne chancelle.
Il ne connaît pas d’autres amitiés ;
Pourtant sa bonne humeur jamais ne chancelle.
La seule qui ait eut quelque pitié
Pour lui, à défaut d’amour, un jour, demande :
« Tu ne vois pas qu’ils te prennent pour un con ?
– On est toujours l’ahuri d’un autre… en bande !
– Pourquoi sourire à ces ânes rubiconds ?
– Pardi, pour qu’ils me croient heureux, ces apôtres :
Ton bonheur fera toujours chier les autres ! »
© Christian Satgé – mai 2014
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Merci Gens pour cette avalanche de compliments qui me touchent « le bon du cœur » comme on disait jadis. À bientôt, peut-être !
On peut être naïf et sensé… portrait de l’être humain finement observé et tracé d’une plume concise. Une perception d’aigle, un oeil indulgent, une main ferme, j’aime ces textes francs ! Merci Christian