Pompéi fut rasé par un volcan peu sage
Et l’on pensa qu’un dieu y livrait son message
Mais à Hiroshima ce souffle maléfique
Fut le but final du savoir scientifique.
Sur ce brasier infâme causant la crémation,
Un champignon opaque était en formation.
Dieu constata l’horreur mais préféra se taire,
En laissant son enfer s’emparer de la terre.
Cette déflagration contrôlée des atomes
Changea, en un éclair, des hommes en fantôme,
Spectres carbonisés conservant l’attitude
D’un moment de journée réglé par l’habitude.
La ville n’était plus qu’un nom sur les pancartes,
Elle s’était effondrée tel un château de cartes
Et semblait maintenant peuplée par des chimères
Quand s’agitaient encor des ombres éphémères.
Ce souffle terrifiant envahissant l’espace
Figea, à tout jamais, l’instant de vie qui passe
Saisissant, sur le vif, des humains sans tristesse,
Ignorants que la mort les prendrait de vitesse.
25 03 1995
© Philippe Dutailly – Un siècle en légendes
Tristes tropiques…
Un poème qui fait froid dans le dos, qui nous ramène à la réalité de la civilisation, et toujours aussi bien écrit.. Super Philippe 👍
La nature peut être terrible …
mais l’homme l’est plus encore ….
Belle journée à vous.