L’ÂGE MÛR – Houda Boulakrach

Je dodeline la tête

Parle tout bas

Ayant toujours

La mine d’un chien

Souris à mes pairs

Quelquefois

Je joue le jeu

Essayant de survivre

 

Mais c’est à peine

Si j’existe

C’est à peine si je suis

 

Les miens me prennent

Pour un utopiste

Quelques-uns devant ma folie

Prennent la fuite

Incomprise et en méprise

Je demeure recroquevillée

Sur mon être

 

Mais c’est à peine

Si j’existe

C’est à peine si je suis

 

Je hais chez moi cette manie

 chercher dans l’autre un ami

Et me trouvant toujours toute seule

Maladroite et malaimée

Douleur amère pour compagnie

Et rien que la peur de l’Autre

Que j’aime et que je hais

 

Mais c’est à peine

Si j’existe

C’est à peine si je suis

 

Endossant ma pénitence

Je vagabonde en mot errant

Poétisant mon existence

Ses continuels moments

Ou je suffoque et veut être

Trinquant jusqu’à l’ivresse

Ma satanée mélancolie

Prétendu poète damné

Pour la bonne cause

Dit-on !

 

Mais c’est à peine

Si j’existe

C’est à peine si je suis  

 

Dans les labyrinthes

De mes trentaines

Au cœur de mes

Tourments et soupirs

Je dis je peux

Mais hélas

Le vide me mange

Et éparpille

Mes années en vent

Pour ne faire de moi

Qu’un croquis vulgaire

 

Mais c’est à peine

Si j’existe

C’est à peine si je suis

 

Déchirant ma peau

Trempée de malaise

J’écris en sang

Je crie dansante

Avec mes maux

Car je veux sortir

De ma prison

 

Mais c’est à peine

Si je résiste

A mon écroulement

C’est à peine

Que je me tienne debout

Côtoyant l’Âge mûr 

 

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2 Commentaires
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Invité
8 février 2017 1 h 13 min

construction originale

et fond admirable

bravo

bonne nuit

MM