La voix – Kamel Usbek

Il est d’étranges soirs, où les nuits ont une âme,
Qui murmurent, et poussent de profonds soupirs.
Dans le silence, j’entends une voix de femme,
Des mots plein d’amour, me faisant languir.

Et moi étendu comme le dormeur du val,
Le nez dans la lavande, que les draps exhalent,
L’ouïe à l’affût et vive ardeur éperdue.
ces vers lascifs, au son d’une lyre suspendus.

Les paupières détendues, je l’imagine,
Debout devant ma sépulture, bien câline.
Sous ses pieds, mon vieux cœur brûle et se ranime.
Elle se penche sur mon lit, et me dit tout bas,
Dans l’amour nul n’a jamais gagné de combat,
Je réponds ta voix vainc mon cœur et l’abîme.
Toi qui est si près de moi, et si anonyme,
Ne vois-tu pas que mon cœur ne bat que pour toi!
A tes pieds lié, comme une ancre à l’abîme.

 

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