La musique et Jean-Marie (suite sans fin) – Autobio Tome LXXIII – Jean-Marie Audrain

LXXIII – La musique et Jean-Marie (suite sans fin)

Au collège Sainte-Marie-La Croix d’Antony, la grande salle de musique était le domaine réservé du père Patrick Giraud, chef de la chorale, que l’on nommait le PG. Son autoritarisme avait toutes les chances de ternir ma passion pour la musique. Ayant malgré tout une longueur d’avance sur mes copains, il me conseilla de faire acheter à mes parents une super flûte alto de marque Aulos en bois massif. Comme j’était au premier rang juste en face de lui et que je ne jouais ni fausse note ni son couineur, je ne me suis jamais pris de coups à la tête, l’une des spécialités de ce professeur ayant les nerfs à fleur de tympan.

Il nous faisait écouter et chanter essentiellement du Bach et du Haendel et sa salle de classe lui servait de salon de discernement et d’engagement des voix pour sa chorale, la manécanterie qui allait devenir Les Petits Chanteurs de Sainte-Marie.

Ce prêtre invectivait souvent ma mère en lui faisant le reproche de ne pas m’avoir fait arrêter le piano et la guitare au Conservatoire afin d’être disponible soirs et week-ends pour sa chorale. A l’inverse, mes parents m’avaient encouragé à ne pas me limiter au solfège (obligatoire) mais de prendre des cours d’analyse harmonique, d’harmonie et d’histoire de la musique. La musique était toute ma vie. J’éprouvais une grande satisfaction en découvrant les vinyles des compositeurs dit classiques, mais aussi les géants du Jazz, la variété française et internationale, sans oublier les succès de la Belle époque dont j’avais tous les disques grâce à tata Popo. Avec mes bonnes notes j’avais le droit d’aller écouter et acheter des disques à Antony Technique et sur le marché. Pour mes anniversaires et pour mon Noël, je ne demandais jamais autre chose.

J’avais, par ailleurs, créé un petit scandale en demandant à mon oncle Jean, comme cadeau de première communion, le 45 tours Les play-boys de Jacques Dutronc. A la même époque une amie de tata Popo m’avait offert des 45t de Johnny Halliday que je chantais en les écoutant, comme Les mauvais garçons, et autres rocks que mes parents taxaient de « mauvais genre ». En arrivant dans mes années collège, j’allais écouter chez ma voisine, Corinne Rousseau, la cassette des interdits de Brassens et l’on chantait et jouait en même temps que lui sur notre guitare classique Le gorille en braillant sur le refrain « Gare au gorille » ainsi que d’autres chansons osées que sa maman ne comprenait pas étant d’origine polonaise.

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (509)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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