La Montagne – Serge Lapisse

LA  MONTAGNE

Laissons nous aller

A la dérive du temps

Sur la vallée endormie

Reposant aux creux des monts.

Nous trouverons ce havre de repos

Auquel aspirent les hommes

Dans nos sociétés … emportées

Par la féerie de la science.

Montagnes, des trésors limpides et obscurs

Se cachent dans tes entrailles.

Ils nous font retrouver les saveurs, les peurs

Des vies d’antan, austères, pleines.

Face à l’étroitesse de nos vies

Dans un carcan matérialiste,

Elles nous donnent la sérénité

Qui nous guide vers les cieux.

Comme des géants chevaleresques,

Elles s’élèvent en forme de bouclier,

Nous protègent de l’impact

Dénaturé des technologies figées.

Des sommets aux découpes de V

Se projettent à l’infini

De l’espace … nous emmènent

A l’horizon sans fin du monde.

Le mystère envahit notre esprit,

Quand seuls le soir,

Nous observons dans la brume

Ces grandes dames grises et blanches.

Vagabonds au cœur léger,

Vous danserez au crépuscule, radieux

Comme des nomades,

Dans un désert de sable.

Superbes déesses

Au cœur de braise,

Elles emplissent nos nuits

De joies … de tourments.

Lorsque nous y accrochons nos regards,

La neige en cristaux lumineux

Nous enveloppe de son voile blanc,

Nous donne le vertige.

Un spectacle prenant

S’offre à nos yeux étonnés

Lorsque la poudre blanche s’évapore

Aux premiers rayons lumineux du printemps.

Le soleil gravit la montagne

Dans une envolée superbe.

Au matin il enveloppe bien vite

La roche éblouie.

Morilles, fées d’un autre temps,

Y jouent à cache cache

Avec les yeux du promeneur

Qui retrouve son cœur d’enfant.

Des chiens aux aboiements sourds

Font tinter un troupeau de moutons.

Des rapaces s’ébattent … dans la nature,

Pris d’un instant de frénésie.

Un oiseau aux ailes de soie

Claquant dans la bise matinale

Nous apporte la beauté de la vie

Dans son élan léger.

Mêlées aux nuages dans les cieux,

Les cimes dessinent des images légères.

Elles donnent à nos sens

Des talents de créateur.

Des couleurs aux senteurs immortelles

Mélangées à l’air léger vivifiant

Apportent, aux hommes qui l’arpentent,

L’esprit serein … des années heureuses.

Arrivés au sommet,

Comme les chamois, les vautours,

Nous nous sentons remplis d’infini,

Pleinement réconciliés avec nous-mêmes.

Parfois un oiseau de proie

Fend l’air de ses larges ailes

Et se jette sur nous

Comme un fantôme de la nuit.

La montagne gronde

La colère d’un démon,

Lorsqu’un voile gris l’embrase

Parsemé de flammes vives.

Soudain s’abat l’orage

Sur ses arêtes qui explosent,

Un éclair percute ses flancs :

Dans l’angoisse il nous emporte.

Prises dans le tourbillon

D’un vent qui les balaye,

Elles craquent sous le regard

Du ciel qui s’enflamme.

Tous ceux qui l’habitent

Fuient alors se terrer

Dans quelques gîtes … ouverts

Aux mystères de la nature.

Les montagnes s’en vont

Dans l’insaisissable infini,

Lorsque dans nos boites d’acier,

Nous quittons leur quiétude.

Montagnes porteuses de joie, de paix

Vous êtes embaumées d’éternité,

Qui fait vivre notre esprit

Libéré … d’un corps trop marqué.

©SERGE  LAPISSE

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1 Commentaire
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Alain Salvador
Membre
4 janvier 2021 23 h 16 min

Un grand bol d’air pur…Enfin plus aussi pur à notre époque, hélas…..