Je prie, me libèreras-tu ?
Ce soir, je ne me sens pas bien,
Je me sens nulle, moins que rien
Juste bonne à jeter par terre
Ou bonne à m’envoyer en l’air
Sans homme, non, avec la mort,
Donner ma vie, donner mon corps
Pour ne plus souffrir, en silence
Ce serait presqu’une jouissance
Seulement l’espoir reste encor
Donc je subis, non sans efforts
Pourquoi m’a-t-on jeté ce sort ?
Pourquoi vis-je dans le remord ?
A la conquête du passé,
Du bon vieux temps où j’avançais
A l’époque où je progressais
Si bien qu’alors, je n’y pensais
Méritais-je ce sortilège ?
Je m’enfonce et croule sous neige
Ici-bas, à nu, j’ai si froid
La neige devient eau, me noie
Je me sens si seule et si triste
Je me demande si j’existe
Alors de pertes de raison
Où mon reflet semble illusion
Je suis perfectionniste, aussi
La qualité devient phobie
Je suis négative et j’essaie
De taire la voix qui me haie
Je suis si vide, égarée
Je suis timide, enfermée
Je sens mes pensées embuées
Je ne sais plus me retrouver
Au point que je ne saurais dire
Ce que je haie, ce que j’admire
Je suis pourtant entourée certes
Mais mes pensées restent secrètent
Mes souffrances restent enfouies
Lentement je meurs, je pourris
Ma piaule devient mon cercueil
J’attends, seule, que l’on me cueille.
Oisive et soumise à la chose
J’espère, emplie de névroses
Que l’on ouvre la porte rose
Porte de vie, porte d’osmose,
Porte de rires, et d’amour
Porte de contact, de velours,
Porte de miel et de courage,
Porte brisant les lourdes cages
Porte détruisant les barrages
Porte liant le fou au sage
Porte tuant l’horrible peur
Frein éternel au doux bonheur
Frein éternel qui de ses murs
Dans son cocon fermé rassure
Ou mieux, tente de rassurer
Car en même temps elle effraie
Amène peines et regrets
Ferme à clef la porte du vrai
La voie du vivant, du concret
Empêchant de laisser entrer
Mais tentant plutôt d’enterrer
Nos désirs d’avant, de progrès
Pures envie de liberté
Qui durent mais sont esquintées
Par le peu de confiance en soi
Qu’alimente l’affreuse voix.
C’est une triste vérité
La peur empêche d’exister.
Cette peur aujourd’hui me ronge
Je me sens mieux qu’ici en songe
Quand, dis-le-moi, peur, qui me tue
Je prie, me libéreras-tu ?
Merci pour ce premier partage du coeur Emilie et heureux de vous compter parmi les membres du site littéraire Plume de Poète.
J’espère simplement que cette communauté vous apportera un petit plus et de bons échanges et partages.
J’aime beaucoup votre écriture simple qui laisse glisser les mots et les maux à la lecture avec un très bon ressenti.
Bien à vous,
Alain