j’ai traversé ce siècle – Georges Cambon

 

Sonnet

J’ai traversé ce siècle, de la tribu revenu.

Tant d’idoles ont chuté, qu’il semble improbable

D’attendre un prophète dans ce moment coupable.

Vous me voyez avancer comme un fantassin nu.

 

J’ai cru au matin puis ce fut la nuit prolongée,

Cherchant une révolte pour un cœur à l’unisson

Tant  bizarre est l’amour au plus fort d’un frisson!

C’est si peu dire que le malheur m’est étranger!

 

Je me rappelle avoir vécu l’espace d’une saison!

Mais le livre est tombé comme une feuille morte

Quand court la jeunesse au rêve qui l’emporte,

Pour le sourire  d’une,  j’aurai brisé ma prison.

 

Vous me voyez avancer vers la fin  de mon âge,

Je voudrais oublier l’ivresse de la désolation.

Tout homme est un dieu qui cherche l’inspiration

 

Trop lucide pour célébrer un modeste partage!

Solitaire, le poète doit vivre hors du troupeau,

Á  privilégier l’art, aux luttes pour  le drapeau!

.

©Georges Cambon – 31/08/2018

Nombre de Vues:

63 vues
Sauvegardes Poèmes

Sauvegardes Poèmes (4)

Ce compte regroupe tous les poèmes des auteurs qui ne sont plus inscrits sur le site en tant que Membre afin de laisser une trace de leurs textes pour le plaisir des lecteurs depuis le site Plume de Poète.