Sonnet
J’AI CUEILLI MA MISÈRE
J’ai cueilli ma misère comme un sanglot dormant!
Quand vogue sous le vent l’ombre de deux amants
Le temps se recroqueville sur l’échelle des mots
Comme un serpent soupire dans un profond repos!
C’est alors dans une autre prison que fugue le rêve
D’amours naissants sous le voile nu qu’on lève.
Comme on passe en hiver près de l’antique tison
Le pays de ton cœur nomme ma prochaine saison,
N’être plus de la flamme qu’un dernier rugissant
Aimer sous la cendre un bonheur vieillissant…
Quand la neige est si pure sur le chemin pierreux
Les sonneurs de carême vont vendre l’âme à Dieu.
Et j’ai cru apercevoir dans ce profond dénuement
Une femme, la belle esclave qui porte mon châtiment!
©G Cambon
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