CHAPITRE 6 – Avec le temps va…
– Ah ! mon bon Charly, je commence à ne plus sentir ton odeur. J’ai beau occuper ton panier le plus souvent possible, pour prévenir toute tentative d’invasion par le chinois, je perds jusqu’au souvenir de ton grognement ! Je dois t’avouer que je commence à m’y faire au Mao. C’est un chien qui gagne à être connu. De prime abord, il est plutôt remuant, toujours partant pour une partie de chat-chien. Pas comme toi ! Mais après la partie, il devient sérieux comme un petit Bouddha. Toujours un proverbe à la gueule.
– Ouaf ! Câline, tu miaules toute seule maintenant ? Ah ! non, je sais tu parles à ton ancêtre. Tu as raison le culte des ancêtres c’est important. Dis-moi, tu as vu qu’ils ont sorti les valises ?
– Oui, je sais, je vais d’ailleurs aller m’y installer. Peut-être qu’ils m’emmèneront cette fois. D’habitude, ils me laissent là.
– Toute seule ? mais c’est cruel !
– Oh pas tant que ça tu sais. Je reste tranquille chez moi et Simone, la voisine, vient me voir matin et soir. Caresses et croquettes à volonté.
– Ouif ! , bien sûr, tu n’as pas besoin de sortir, mais moi ? je fais comment ?
– Touah ! ils t’aaaaabandonnent bien sûr. T’as l’habitude.
– Ouhouf, c’est pas possible. Des mois que je fais l’effort d’être à la hauteur des attentes de Chéri Je cours derrière lui alors que je préfèrerais une partie de balle-attrape. J’accepte que Justine me tire la queue et les poils en refoulant ma dignité. Je laisse même Madouce me porter et me faire une « queue de cheval » sur le front : Quelle humiliation pour un pékinois ! Encore si elle me faisait une longue natte comme celle de mes ancêtres. Quel manque de goût ! C’est ridicule… Malgré tout, Je me suis attaché à eux maintenant. On ne va pas encore me changer de maitres…
– Maouh non ! je rigole ! ce n’est pas le genre de la maison. Et puis, toi, tu es un modèle réduit spécial voyage !
– Ouif, c’est ça, moque toi ! je suis peut-être petit mademoiselle la chatte-ni-touche, mais ne juge pas le grain de poivre d’après sa petite taille. Goûte-le et tu sentiras comme il pique.
– Mouais, bon salut Mao-sait-tout, je vais squatter la valise…
(à suivre)