IL NE LEUR MANQUE QUE LA PAROLE -Chap6 (à suivre) – Véronique Monsigny

CHAPITRE 6 – Avec le temps va…

–        Ah ! mon bon Charly, je commence à ne plus sentir ton odeur. J’ai beau occuper ton panier le plus souvent possible, pour prévenir toute tentative d’invasion par le chinois, je perds jusqu’au souvenir de ton grognement ! Je dois t’avouer que je commence à m’y faire au Mao. C’est un chien qui gagne à être connu.  De prime abord, il est plutôt remuant, toujours partant pour une partie de chat-chien. Pas comme toi ! Mais après la partie, il devient sérieux comme un petit Bouddha. Toujours un proverbe à la gueule.

–        Ouaf  ! Câline, tu miaules toute seule maintenant ? Ah ! non, je sais tu parles à ton ancêtre. Tu as raison le culte des ancêtres c’est important. Dis-moi, tu as vu qu’ils ont sorti les valises ?

–        Oui, je sais, je vais d’ailleurs aller m’y installer. Peut-être qu’ils m’emmèneront cette fois. D’habitude, ils me laissent là.

–        Toute seule ? mais c’est cruel !

–        Oh pas tant que ça tu sais. Je reste tranquille chez moi et Simone, la voisine, vient me voir matin et soir. Caresses et croquettes à volonté.

–        Ouif ! , bien sûr, tu n’as pas besoin de sortir, mais moi ? je fais comment ?

–        Touah ! ils t’aaaaabandonnent bien sûr. T’as l’habitude.

–        Ouhouf, c’est pas possible. Des mois que je fais l’effort d’être à la hauteur des attentes de Chéri Je cours derrière lui alors que je préfèrerais une partie de balle-attrape. J’accepte que Justine me tire la queue et les poils en refoulant ma dignité. Je laisse même Madouce me porter et me faire une « queue de cheval » sur le front : Quelle humiliation pour un pékinois ! Encore si elle me faisait une longue natte comme celle de mes ancêtres. Quel manque de goût ! C’est ridicule…  Malgré tout, Je me suis attaché à eux maintenant. On ne va pas encore me changer de maitres…

–        Maouh non ! je rigole ! ce n’est pas le genre de la maison. Et puis, toi, tu es un modèle réduit spécial voyage !

–        Ouif, c’est ça, moque toi ! je suis peut-être petit mademoiselle la chatte-ni-touche, mais ne juge pas le grain de poivre d’après sa petite taille. Goûte-le et tu sentiras comme il pique.

–        Mouais, bon salut Mao-sait-tout, je vais squatter la valise…

(à suivre)

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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