Fleurs de mal, fleurs de bien – Arnaud Mattei

De milliers de graines, deux prendront racine                                 

Sentiers de suite à la terre secrètement liées                                 

Les fleurs du mal et du bien nous fascinent                        

Violentes, vibrantes, aux vents prosternées                       

Sous un même ciel, réunies, paradis en enfer                                

Laides et belles, parades diurnes, nocturnes                                 

Elles sont sœurs de printemps, morts de l’hiver                             

Maux et merveilles de nos silences taciturnes                                

                                   

Jusquiames noires des sorcières, maléfices                                  

De bouquets sur la table des puissants servis                               

Sont alcaloïdes aux cœurs de pierre soumis                                  

Au sabbat des illusions aux danses destructrices                          

La jubilation des vils porteurs de noirs déluges                              

S’enivrent de dominance sur ces faibles soumis                            

Ne croyant plus en cet avenir radieux, refuge                                 

Des espoirs de demains heureux qui s’enfuient                             

                                   

Belladone, belle dame cerise, Circée impitoyable,                         

Des sens de l’homme aux allures de bête sauvage                       

Loup pour lui et de lui-même, héritière du diable,                           

Tu bois le calice empoisonné par l’amer breuvage !                                  

Du Nectar des délices délétères aux subtiles poisons,                              

Tu es la dose vénéneuse, mains aux ronces crochues                             

Mandragore baccifère, posée sur les âmes perdues,                                 

Orphelines d’un monde bercé par de cruelles passions.                           

                                   

Dans l’antique combat de la nuit et du jour, du clair ,                      

Et de l’obscur, du chaos et de l’harmonie, centaurées                               

Soignez les cœurs rouges de sang et de larmes versées.                        

Fuyez terrestres tourments, affres et flammes de l’enfer.                          

Qui consument l’humaine raison en distillant le poison                              

De la jalousie, de l’envie, de l’orgueil au pays des vanités.                        

Revenez Etoiles de Bethléem, douces des réconciliations,                       

Messagères de joie, de justice, de courage, de charité !                           

                                   

Armoises d’Artémis, protectrices des mères de bonté,                               

Chassez ces mauvais esprits, démoniaques messagers,                         

Des peurs, des peines, des doutes et des tourments !                              

La vie survit à la mort, elle est l’après, elle sera l’avant,                             

De nos espoirs envolés en la fugace chimère des songes,                       

Sacrifiés sur l’autel d’illusions posés sur nos mensonges.                         

Au recommencement de l’éternel, petites plantes fragiles,                        

Donnez-nous le sens de l’essence des instants graciles !              

 

Arnaud Mattei, le 21 Mars 2021

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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2 Commentaires
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Anne Cailloux
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21 mars 2021 20 h 41 min

Des explications sur des fleurs parfois méconnues.
Je trouve que les femmes ont beaucoup de ressemblance avec ses fleurs.. Sourire.