Finistère – Véronique Monsigny

FINISTÈRE – Véronique Monsigny

 

Je connais un pays ou la terre s’achève

Plongeant dans l’océan  en  toute liberté

En ce lieu notre rêve vers l’infini s’élève

Empruntant à l’oiseau son vole d’éternité

 

Ici parfois la lande gémit de coups de vent

Son cœur de bruyères et de  genêts semé

Elle  porte le deuil d’innombrables enfants

Trop épris d’aventures, ou seulement affamés

 

La mer se rebelle contre ces assaillants

Qui viennent l’éventrer pour piller ses entrailles

Ses tempêtes sont le fruit de cris étourdissants

Et des  larmes dont elle noie les cotes de Cornouailles

 

Son désespoir la jette  du haut de la falaise

Dans l’écume impatiente d’envahir ces contrées

Dont le vent lui explique le mystérieux  malaise

Sorts jetés par les celtes aux femmes endeuillées

 

Car avant d’attirer les marins affamés

La Bretagne fut peuplée de fées, de magiciens

Qui vivaient dans les terres les yeux vers les sommets

Éloignés de la mer dont ils ne savaient rien

 

Mais parfois son rivage se fait plus accueillant

Se recouvre de sable aux coquillages nacrés

La vague comme une main que la mer nous tend

Construit un sanctuaire pour une  paix sacrée

 

finistère

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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5 Commentaires
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Brahim Boumedien
Membre
26 octobre 2015 22 h 02 min

Merci, chère amie, pour ce partage plein de générosité. Cet écrit où se mêlent la poésie pure comme la pureté du miel, l’histoire tourmentée de la région, l’art de la peinture aux magnifiques tableaux, invite à une relecture dont on ne se lasse jamais. Chapeau bas !

Amitiés

Brahim.

Arty zhanal
Membre
26 octobre 2015 17 h 12 min

Le voilà donc ton finistère, Une tonalité différente pour un même mot…

Bossis Marie-christine
Invité
26 octobre 2015 16 h 10 min

je pense que vous devez être bretonne pour ressentir ces sentiments si profonds pour ce pays. ce poème est très beau et je vais me permettre de le passer aux bretonnes qui comme moi habitons la Grèce : nous sommes d’ailleurs membres des “amis de la bretagne” , association que l’on retrouve dans le monde entier. merci d’avoir écrit ce poème.

Plume de Poète
Administrateur
26 octobre 2015 12 h 12 min

Très belle région malgré que je préfère ma Normandie, mais j’ai des souvenirs d’enfance où nous passions pratiquement chaque vacances en Bretagne . . .
Merci pour ce beau partage Véronique, c’est toujours un plaisir de découvrir vos textes.