EVA QUI RIT, EVA QUI PLEURE -Véronique Monsigny

 

 

EVA QUI RIT, EVA QUI PLEURE -Véronique Monsigny

 

L’enfant est un acteur aux mille et un visages

Mieux que le comédien peut jouer tous les rôles

Il n’a nul besoin d’apprendre des personnages

En lui vivent les sévères aussi bien que les drôles

 

Eva a de son âge les mutations soudaines

Elle rit aux éclats puis soudain vous foudroie

D’un regard de colère pas si loin de la haine

Pour un rien qui pour elle est trahison de roi

 

Qui ose refuser à ce petit tyran

L’objet tant convoité ou la course éperdue

Vers la rue encombrée ou le petit torrent

Pourquoi  m’imposez-vous ces éternels refus ?

 

L’enfant boude, vous déteste, refuse le baiser

Tant pis,  il faut apprendre à se laisser haïr

Mais le cœur d’un enfant n’est pas longtemps froissé

Il oublie  aussi vite ses humeurs et désirs

 

Jean qui rit Jean qui pleure, Commedia Del Arte

Telle est la vie d’Eva aux passions orageuses

Mais c’est de ce regard pris à la voie lactée

Qu’elle tresse aujourd’hui mes heures les plus heureuses

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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Regina Augusto
Membre
22 février 2016 14 h 37 min

Un enfant est un éternel émerveillement, une source de tendresse mais aussi d’inquiétude. L’amour pour son enfant enraciné au plus profond de soi est une force et un déchirement, mais les joies qu’il nous donne, les sourires et les rires sont des trésors sans prix. Beau poème, merci Véronique Monsigny. Merci du plaisir de la lecture.

Brahim Boumedien
Membre
21 février 2016 21 h 43 min

Merci, Véro, pour le partage de ce très beau poème décrivant merveilleusement bien les faits et gestes d’Eva (Que Dieu la préserve). En te lisant, les vers de l’immense Hugo, pour compléter la joie, chantèrent dans ma mémoire :

“Seigneur, préservez-moi, préservez ceux que j’aime
Frères, parents, amis et mes ennemis même
Dans le mal triomphants
De ne jamais voir Seigneur, l’été sans fleurs vermeilles
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles
La maison sans enfants.”

J’embrasse Eva dont “le doux regard qui brille, au milieu du cercle de famille, fait briller tous les yeux”.