Nous n’existons pas vraiment
Nos noms ne sont écrits nulle part
Ce ne sont pas des noms à part
Dans les livres d’histoire
Nous ne pouvons les voir
Ils existent sur les tombes seulement.
Ils existent sur les monuments aux morts.
Et pourtant des routes nous avons construit
Des maisons, des églises et des cathédrales aussi
Des châteaux et des palais
Pour les aristocrates se vantaient
Nous avons érigé là encore.
Nous, les sans nom
Nous avons construit des hôpitaux
Des ponts des écoles et la liste continue
Nous avons peiné l’échine fourbue
Nous avons nourri une nation.
Nous avons cuisiné, cousu
Repassé, nettoyé,
Lavé, enseigné, soigné.
Nous avons acheté.
Nous avons vendu.
Nous avons été de toutes les guerres
Nous avons eu faim
Nous avons vu la fin
Nous avons souffert.
Nous avons traversé les continents
Nos fils ont servi les royaumes et les républiques
Et ils sont revenus au milieu du public
À la demande du gouvernement.
De médaille nous n’en avons point
Pas de fanfare rentrés au terroir
Sans aucune gloire
De remerciement encore bien moins.
Nous sommes des inconnus
Sans histoire
Et sans gloire
Nous n’avons ni visage
Ni image
Nous sommes juste des refus.
Nos noms ont disparu
D’autres ont fleuri
D’autres se sont flétris
Et ainsi il s’en fut.
Nous ne sommes que des gens ordinaires.
©B Laroze
Nous sommes tellement peu de choses
de passage furtif, dans 100 ans oublié de tous, même de ceux qui nous rendent immortelles en parlant de nous;
bel écrit… tellement vrai !
Anne
Merci pour ce très beau texte qui parle pour les millions de français qui ont construit cette nation exceptionnelle, avec un caractère et une beauté uniques, irremplaçable, qui j’espere ne s’abaissera pas à devenir un pion neutre et globalisé consumé de consommation.
Un magnifique travail de reconstruction d’une mémoire “nationale” déconstruite par ceux qui trouvent intérêt à surtout ce que nous soyons des “sans non” ! Bravo et merci pour votre partage…
Bonjour Bernadette , très belle analyse dans ce poème… mais mis bout à bout c’est ce qui construit notre patrimoine et reconnaissez que chaque être a sa juste valeur, chacun dans son domaine…. Amicalement poétiquement. Lise.