Je divaguais dans cet univers si hostile,
Dans ces bras glacés entre la mort et la vie,
Je rêvais de côtoyer le siècle des maudits,
Mon enfance ouverte à ce monde si facile.
Deux cents ans déjà, d’une trop longue accalmie,
Lenteur désespérante qui déboule rapidement
Et comme une meute de chiens en furie
J’émiette des pensées éparses éperdument.
Je suis un enfant du romantisme si fascinant,
Au firmament de cet érotisme faste et décadent,
Je joue désormais avec mes maux et mes soupirs,
J’aligne des lignes qui quémandent ce plaisir.
Dans le corps où la sève se révèle en doux poison,
Hiroshima Intérieure Voilée, je dévoile son pouvoir
Dans le jardin interdit des tarots où rime la passion,
Je me dénature dans une clairière sans gloire.
Car si je devais me contenter des fleurs d’absinthes,
Pour ma pause-café commuée dans le silence de l’horreur,
Nul ne doute et je m’en moque, d’un dépôt de plaintes
Je dépose au fronton de mes supplices et de mon honneur.
Né trop tard pour rencontrer Baudelaire, Poe et Lovecraft,
Je relis l’affaire Charles Dexter Ward, et je me passionne
Pour les contes de la crypte, comme dans un bathyscaphe,
Plongé dans un univers de silence, au large de Narbonne.
Né trop tard pour rencontrer Hugo et la commune,
Né trop tard pour rencontrer les sorcières de Salem,
Je rêve de m’associer aux clairs obscurs de Verlaine,
« Sans rien en moi qui pèse ou qui pose » ma fortune !
Hombre du dix-septième, comme dans une partie de cartes,
Il n’est pas impossible que je perde cette partie un jour,
Vivre dans mon spleen, dans ce mood également si smart !
Hombre avec Hemingway, pour un dernier « adieux aux armes »,
Interactions d’une génération perdue, dans Paris et ses contours,
Je repense à ce monde qui n’existe déjà plus et verse une larme.
Je repense à ce monde disparu,
Et verse une dernière larme.
Entre passion de l’âme mise à nue,
J’embrasse mes frères d’armes.
©Hubert-Tadéo Félizé
Merci pour ce partage car vous tenez-là un bien merveilleux écrit…
Magique, transcendante poésie qui nous emmène très loin dans le sublime. Merci Hubert.
Très beau… Merci