Petite fable affable
Sans paillepoutrer, avare de prose
Et sobre côté vers, un âne, un jour,
Apprit, et en devint des plus moroses,
Qu’un être qui lui fut cher sans décours
Ne valait, hélas, en fait, pas grand chose.
Ce jour-là, ça fumait sur le fumier,
Quoique fulminer n’est pas coutumier
Chez ces bêtes qui n’ont rien de grandiose :
Un bardot, tête de mule avérée,
En prétextant un certain droit d’ânesse,
Voulut, las, flouer le plus pondéré
Des baudets, notre ami, mais sans finesse.
Ce maroufle, son frère, résidait
À l’étable où l’âne avait, tout bonasse,
Sa moitié, son picotin et sa place.
L’autre exigea que tout lui soit cédé.
Notre âne lui fit d’une voix virile :
« Sot, à quoi te sert d’être mon aîné ?
Tes prétentions sont comme toi : stériles ! »
Risée, on le bannit pour ses menées.
Puis vendue la bourrique puérile !
« Bonheur rend inconscient voire insolent
Mais malheur fait conscient et vigilant ! »
Dit alors sa mère au fripon fébrile.
© Christian Satgé – juin 2015
J’ai trouvé sabot mais ça j’avais déjà dû le dire. Et je me demandais si un âne qui paillepoutre ne serait pas un âne giscardien, mais tout ça c’est du picotin avarié bien que le baudet eût pu se nommer Bijou et n’aurait été bon qu’à ça; En tout cas, j’ai bien aimé. A bientôt, je vais être silencieux un certain temps…
Une belle histoire d’âne comme je les aimes.
Anne..