Ce soir, je ne sais pas pourquoi
Un coup de cafard m’envahit.
Alors, machinalement, je bois,
Et un, et deux, et trois whisky.
Je suis vautré sur l’canapé
La tête blottie sur l’oreiller
Pas de problèmes particuliers
Sauf la noirceur de mes pensées.
Je pense à elle, qui m’a quittée
Il y a dix-sept ans, cette année
Putain d’cancer qui l’a rongée
Elle, si belle, morte abîmée.
J’veux m’en servir un quatrième
Mais la bouteille crie tout son vide
Alors, dans un effort extrême,
Jusqu’au bar, je me traîne, avide.
Mais le bar est à sec, de l’eau
C’est tout ce qui reste, demi-tour.
En passant, je prends sa photo
Tout en faisant choir l’abat-jour.
Je me rallonges sur le sofa
Avec sa photo, posée sur moi
Je pense à elle, au dénuement
Que l’être aimée laisse en partant.
Je la contemple, elle me sourit
Elle me manque, et je lui dis.
Soudain, l’alcool fait son effet,
Et j’m’assoupis dans mes pensées.
Clocher tout près, sonne ses huit coups
Je me réveille, et yeux mi-clos,
Je ne vois qu’elle, comme autrefois,
Elle me sourit… sur la photo.
c’est très beau, et émouvant ! merci de nous confier cela…
Magnifique !