Cycle pyrénéen Comme un château cathare ayant eu son heure de gloire, Ma vie est traversée de vents qui glaceraient la Loire, Mes souvenirs sont pareils aux pans de mur écroulés Qui accueillent les ronces de l’oubli entre ses boulets. Les orties des pourquoi ont envahi l’herbe des rêves Là où une cour pavée offrait une propice trêve À mes mâles humeurs, un horizon à mes détours D’ennui, un havre à mon désespoir érigé en tours. Comme un château cathare ayant eu son heure de gloire, Ma vie domine vos joies d’enfants que l’on mène au square, D’adultes n’ayant que déboires et heures écoulées. La faux du temps bat vos campagnes et fait des goulets De vos jours où s’étrangle l’espoir qui n’a d’autre grève Qu’une vieillesse naufrageuse, une mort faite glaive. Perspective désespérant qu’aller sans retour ! Il m’a rendu serein et fort et cynique au détour. Comme un château cathare ayant eu son heure de gloire, Je suis usé comme un grimoire, ai ridé ma mémoire Et n’offre aux vents mauvais, dans les froides bises roulé, Qu’ une herse tombée au pied d’une porte trouée, Battue mais jamais abattue dans l’aube qui se lève, Dans le crépuscule qui s’éteint et, las, vous achève… Là, je résiste à l’annonce de mon propre trépas Reproche planté dans l’ornière de votre ignorance, Portant mon ombre sur les illusions déjà rances De vos histoires qui ne sont que « faut pas » et faux pas. |
Comme un château cathare ayant eu son heure de gloire, Quand le ciel bleu, d’aventure, pleure ou se fait bouilloire, Dans ma lassitude et dans ma solitude coulées, Dans mes habitudes moulées, et par vos pas foulés, Vous croyez m’avoir vaincu car jamais je ne me relève Quand votre existence vous mène de crève à crève. Devenu l’écho de moi-même, je l’avoue sans détour, J’ai vécu. Quand, pour ce faire, viendra donc votre tour ? Comme un château cathare ayant eu son heure de gloire, Je vous défie car, entre essentiel et accessoire, Vous ne savez balancer car tout, toujours, vous voulez : La liberté et le confort mais sans trop vous fouler, Le toc et l’authentique mais sans en goûter la sève Ni en payer le prix… Moi j’ai lutté face aux vautours Et perdu, certes, mais suis toujours là, dans vos alentours. © Christian Satgé – novembre 2017 |
Merci Christian très beau et touchant partage
Douce nuit
Mes amitiés
Fattoum.
Très beau texte Christian … Vraiment, mais habituellement votre humeur est plus légère … Je crois … :)
bonjour , un texte en vers libres captivant , mes amitiés