Clé de l’orthographe n° 12 – Utilisation de la majuscule – Sandrine Marcelly

Clé de l’Orthographe n° 12

Vaste thème, l’usage de la majuscule ! Je vous en ai déjà parlé au sujet des nationalités et origines ethniques (on la met aux noms, pas aux adjectifs) et à propos des jours et des mois (on la met en anglais, pas en français…)

On peut encore en parler pendant des semaines, tellement on trouve de domaines d’application. Pour aujourd’hui, on va se contenter de la majuscule de déférence.

Hum… Première chose, la définition de « déférence » sur larousse.fr : considération respectueuse qu’on témoigne à quelqu’un, marque de respect, égard.

Nombre d’auteurs mettent systématiquement une majuscule à « monsieur, madame, mademoiselle », ou encore à des grades militaires, à « chef, patron, docteur »… Or, tous ces mots ne prennent pas de majuscule dans les situations les plus courantes, uniquement quand on veut marquer de la déférence envers le destinataire.

On peut donc considérer que :

  • La majuscule est indispensable si vous sollicitez un emploi (Je suis disponible, Monsieur, Madame, pour un prochain entretien) ;
  • Elle n’est pas nécessaire dans un roman sauf cas particulier : le soldat peut l’utiliser s’il parle au général s’il le souhaite, on peut l’envisager si on parle à un médecin qui sauve des vies… (« ce Professeur avait mis au point les opérations à cœur ouvert et avait permis de sauver des centaines de vies », mais « le professeur d’histoire nous a donné une dissertation à faire pour la semaine prochaine » ou « j’ai rendez-vous avec le commissaire au sujet de l’affaire en cours ») ;
  • Elle est absolument à bannir quand deux personnages se disputent, se méprisent… elle est alors un contresens absolu ! (« Voyez-vous, monsieur, la bêtise dont vous faites preuve ! », et surtout pas « Monsieur »)

À l’inverse, chez François Fuentes, auteur bien connu dans la région de Bordeaux, par exemple, vous trouverez systématiquement une majuscule aux valeurs qui lui tiennent à cœur : Liberté, Vérité, Humanisme, Arts… C’est exactement le rôle de la majuscule de déférence : elle marque le grand respect de l’auteur ou de son personnage.

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Sandrine Marcelly

Sandrine Marcelly (66)

Un bac littéraire, des études de langues et de linguistique, une vie avec des livres dans les mains… Je suis une maniaque de la langue, des mots, de l’orthographe, au point que mes deux précédents employeurs m’ont chargée l’un de corriger son site internet avant de le mettre en ligne, l’autre de contrôler toute sa communication pendant 10 ans (newsletters, catalogues, plaquette, mails importants…)Je supporte de moins en moins de trouver des fautes dans des livres, des journaux, des publications sur internet ou ailleurs. J’avais donc 2 solutions : continuer à râler dans mon coin, sport national s’il en est, ou agir. J’ai testé la première, sans grand résultat. Je suis donc devenue correctrice relectrice indépendante, pour apporter ma pierre à l’édifice de façon constructive, parce que c’est tellement plus agréable de lire un texte bien écrit, sans fautes !

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2 Commentaires
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Plume de Poète
Administrateur
18 juin 2021 8 h 47 min

Merci Sandrine pour cette nouvelle clef de l’orthographe sur la majuscule.
En fin de compte elle est utilisée quand elle le mérite et suivant la situation dans le texte.
Il serait peut être bien de parler aussi de la majuscule pour les noms propres et les adjectifs dans une autre clef, c’est également intéressant je pense.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Alain